JMJ à Lisbonne : "La jeunesse qui est ici reflète vraiment celle de notre pays", estime un responsable de la Conférence des évêques de France
Le père Vincent Breynaert, directeur national du service pour l’évangélisation des jeunes et les vocations à la Conférence des évêques de France, estime jeudi 3 août sur franceinfo que "la jeunesse" qui est aux Journées Mondiales de la Jeunesse, en présence du pape à Lisbonne, "reflète vraiment celle de notre pays dans sa diversité et ses attentes".
Le pape François a commencé son déplacement mercredi au plus grand rendez-vous catholique international en recevant 13 victimes de pédocriminalité dans l'Eglise. En France, depuis le lancement de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) en 2021, 11 anciens évêques au moins ont été "mis en cause" devant la justice civile ou de l'Eglise pour des signalements de violences sexuelles. En un an, au moins cinquante victimes se sont signalées auprès de l'Eglise et 24 prêtres ont été mis en cause, pour la plupart décédés.
France info : Le pape François a reçu hier des victimes de pédocriminalité : est-ce un signe fort ?
Père Vincent Breynaert : Oui c'est important. Ce qui est formidable avec ce pape, c'est qu'il n'élude jamais les scandales. Il dit tout haut la déception ou la colère que tant de personnes ont ressenties devant tout ce qui défigure l'Eglise. Il demande à chacun d'entre nous d'accueillir, d'écouter ce cri de douleur des victimes. Les jeunes remercient le pape de ne pas éluder ces scandales et de nous inviter tous à une vigilance et à écouter les victimes.
Est-ce le signe que la hiérarchie de l'Eglise plaide maintenant pour l'écoute des victimes en premier ?
Tout à fait. D'ailleurs, en France, après le report de la Ciase (Commission indépendante sur les abus sexuels dans l’Église) en octobre 2021, nous sommes rentrés dans une nouvelle culture qui demande sans doute des années pour se concrétiser jusqu'au bout. Mais combien de gestes, d'actes forts pour accroître la vigilance de tous, ont été faits ? Par exemple, nous avons passé un certain nombre de clips d'information pour les jeunes. Il y a une ligne d'appel si l'on rencontre une difficulté. C'est un changement pour tous. Il me semble que nous devons comme chrétiens, comme disciples du Christ, comme membres de l'Eglise, donner le meilleur témoignage possible. C'est un désir de transparence.
Les JMJ permettent de prendre la température sur les attentes des jeunes catholiques. Quelles sont leurs principales attentes, selon vous ?
La jeunesse qui est ici (ndlr : aux JMJ) reflète vraiment la jeunesse de notre pays, dans sa diversité, dans ses attentes. On sort de la crise du Covid. Il y a de nouveau la guerre en Europe. Il y a l'éco-anxiété qui traverse toutes ces générations.
"Ces jeunes, qu'ils viennent des grandes villes, de banlieues ou des campagnes, qu'ils soient très pratiquants ou non, ils attendent des réponses".
Le père Vincent Breynaertfranceinfo
C'est pour cela que l'Église les réunit, pour les écouter et pour marcher avec eux. Le grand défi de l'Eglise aujourd'hui, et le pape l'a admirablement compris depuis dix ans, c'est de donner la parole aux jeunes.
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