Réforme de la loi Evin : Monsieur Hulot en passe de retrouver sa pipe ?
La loi Evin adoptée en 1991 se voulait sévère, encadrant strictement tout propagande ou publicité, directe ou indirecte, en faveur du tabac et de l'alcool. Au point d'être interprétée ensuite de "manière extensive" et "caricaturale" selon le député socialiste Didier Mathus. Même Claude Évin, l'ancien ministre, s'en était offusqué en 2009 sur notre antenne.
Les dérives commencent en 1996 quand la Poste émet un timbre en hommage à Malraux. La photo de l'ancien ministre de De Gaulle a été tronquée. Sa cigarette à disparue.
_ Dès lors, ces disparitions de cigarettes vont se multiplier : gros vide entre les doigts de Sartre, sur le catalogue de l'exposition de la BNF qui lui est consacrée. Ce fameux moulin à vent qui apparaît entre les lèvres de Jacques Tati, sur les affiches collées dans les couloirs du métro parisien. La RATP jouera aussi les censeurs sur les affiches des films Gainsbourg, vie héroïque ou Coco avant Chanel, contraignant feu le chanteur et la créatrice de mode à faire campagne contre un tabagisme qui faisait partie intégrante de leur personnage.
Le député socialiste de Saône-et-Loire, dont la proposition d'assouplissement a été adoptée ce matin en commission, voit là une pure " autocensure de la part de la RATP ou de la Poste", au détriment de "l'histoire culturelle". Sa proposition doit maintenant être examinée le 27 janvier par les députés en séance publique.
Cécile Quéguiner, avec agences
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