440 000 personnes de plus sous le seuil de pauvreté, en 2010
Le taux de pauvreté monétaire a atteint 14,1% de la population cette année-là, selon l'Insee, qui publie son ouvrage "Revenus et patrimoines des ménages".
Les statistiques confirment un sentiment répandu : le niveau de vie des Français a stagné ou baissé. L'Insee publie son étude "Revenus et patrimoines des ménages", mercredi 24 avril, qui porte sur l'année 2010. Où l'on apprend que les plus modestes ont davantage subi la crise que les 5% de Français les plus riches, dont le niveau de vie a augmenté de 1,3%, par rapport à 2009. Les points marquants de l'étude de l'Institut de la statistique.
La moitié des Français gagne moins de 1 610 euros par mois
En 2010, le niveau de vie médian de la quasi-totalité des ménages français a baissé de 0,5% par rapport à 2009, pour atteindre 1 610 euros par mois, soit 19 270 euros par an. Ce qui signifie que la moitié des Français touche davantage, et que l'autre moitié gagne moins.
Mais même dans ces deux grands ensembles, tout le monde n'est pas logé à la même enseigne. Le niveau de vie a diminué de 1,3% à 1,6% pour les 30% des Français les plus pauvres. Alors qu'il a seulement diminué de 0,3% pour les 10% les plus riches.
Des inégalités qui se creusent
Seules les catégories les plus aisées ont échappé à la stagnation ou à la baisse de leur train de vie. Ainsi, le niveau de vie des 5% les mieux lotis est reparti à hausse en 2010 (+1,3%) après avoir quasiment stagné en 2009 (+0,2%). Et les revenus des 1% les plus aisés ont augmenté plus fortement encore. Conséquence de cet écart, la plupart des indicateurs d'inégalité ont progressé en 2010.
"Depuis le début de la crise, en 2008, le niveau de vie a augmenté pour les Français situés dans la moitié supérieure de l'échelle des revenus alors qu'il a diminué pour les autres", a résumé Jérôme Accardo, chef du département des prix à la consommation, des ressources et des conditions de vie des ménages de l'Insee. Le système de protection sociale a toutefois amorti l'augmentation des inégalités, précise l'Institut. Ainsi, les allocations chômage et les prestations familiales "ont atténué les écarts d'évolution d'un bout à l'autre de la distribution".
Un enfant sur cinq sous le seuil de pauvreté
Le taux de pauvreté monétaire augmente également et atteint 14,1% de la population. Cela signifie qu'en un an, environ 440 000 personnes supplémentaires sont tombées sous le seuil de pauvreté.
Quelque 2,7 millions d'enfants vivent dans une famille pauvre, c'est-à-dire dont le foyer vit avec moins de 964 euros par mois. Et les familles nombreuses, à partir de trois enfants, sont particulièrement touchées. Le taux de pauvreté des moins de 18 ans a atteint 19,6% en 2010.
Les nouvelles retraitées moins pénalisées
Avec un taux de pauvreté de 10,4% en 2009 (dernier chiffre disponible), les personnes âgées restent en moyenne moins touchées par la pauvreté que les personnes en âge d'être actives, souligne aussi l'Insee. Mais la pauvreté des seniors s'est accrue chez les femmes de plus de 75 ans, souvent veuves et qui, sur les générations concernées, ont peu travaillé et donc moins cotisé pour leur retraite.
En revanche, au sein des générations récentes de personnes âgées, les femmes ont bénéficié de carrières salariales de plus en plus complètes et arrivent à la retraite avec des niveaux de pension de plus en plus élevés.
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