Quand un promeneur découvre un missile baladeur

D'habitude, dans les fossés sur les bords des routes de campagnes, on trouve plutôt des mûres. Mais du côté de Sainte-Thorette, à 15 km de Bourges, la cueillette peut donner des fruits plus corsés : des missiles. C'est la découverte qu'a faite hier un promeneur. Aux abords du village, il est intrigué par un objet de forme oblongue et se demande sans doute de quel équipement agricole il s'agit.

Il a alors la surprise de découvrir un missile Mistral, d'1 m 80 de long. Le Mistral, missile sol-air ou air-air ou mer-air est un engin de très courte portée mû par un système de guidage très perfectionné de conception dite “tire et oublie”. Une réussite technologique si l'on en juge par le résultat : le missile repose tranquillement dans son fossé, à l'insu, semble-t-il, de toute forme de hiérarchie militaire.

Chose bien naturelle, la randonnée du promeneur se transforme en sprint, direction un téléphone pour prévenir la gendarmerie. “Une enquête de gendarmerie a été diligentée pour déterminer d'où vient ce missile, de quel type exact il est, depuis quand il est dans ce fossé et s'il est toujours actif”, a indiqué un porte-parole du ministère de la Défense. Le missile n'était pas armé, selon le ministère, c'est à dire qu'il ne contenait pas de charge explosive. Il pourrait s'agir d'une “maquette lestée”, utilisée pour des essais. Depuis, le secret défense est tombé sur l'enquête, puisqu'il s'agit d'une arme de guerre.

Mais tous les regards se tournent vers la société MBDA, filiale du groupe aéronautique EADS, qui se trouve à Bourges. C'est là que le Mistral est assemblé. MBDA dispose aussi d'un centre d'essai de propulsion dont pourrait être parti le missile fugueur.

Grégoire Lecalot, avec agences