Quand les vieilles chaussettes orphelines deviennent moins solitaires et plus solidaires

Que faire des ses vieilles chaussettes dépareillées et devenues orphelines, qui s'entassent dans les tiroirs au gré des lavages-séchages ? Les recycler. C'est ce que propose l'association Chaussettes orphelines. A défaut de résoudre le mystère des chaussettes disparues dans les machines à laver, elle mène une action de récupération depuis 2008. Un défilé de mode solidaire et écologique s'est déroulé à Paris jeudi 23 février. Une collection, présentée à la mairie du 18e arrondissement, a été travaillé à partir de chaussettes recyclées. 

Ne vous demandez plus pourquoi il faut recycler vos chaussettes orphelines. Bravo @maisonmarcia pour ce magnifique défilé ! #ESS pic.twitter.com/LQXsDFogsI

— Violaine Trajan (@vtrajan) 23 février 2017

La deuxième vie de la vieille chaussette

Où se cache l'autre chaussette ? A-t-elle été mangée par le lave-linge, digérée par le sèche-linge ? L'association Chaussettes orphelines transforme le désespoir en plaisir du don. Au lieu d'attendre l'hypothétique réapparition de la chaussette jumelle, la fondatrice de l'association, Marcia de Carvalho, sociologue et styliste, propose de récupérer les stocks importables. Marcia de Carvalho a décidé de donner "une deuxième vie aux chaussettes esseulées" en rangeant les tiroirs de ses enfants. 

Le cercle du recyclage

Les robes, jupes, pulls ou accessoires présentés jeudi ont confectionnés à partir de vieilles chaussettes ou de chaussettes orphelines, soit découpées façon patchwork, soit détricotées pour réutiliser leur fil. "L'industrie textile est un grand pollueur, rappelle Marcia de Carvalho. Les petites pièces comme les chaussettes vont souvent à la poubelle. On n'ose pas donner, donc on jette." Pour la styliste, le mieux consiste à boucler le cercle vertueux de la réduction des déchets. "C'est bien de donner les chaussettes, mais ensuite la prolongation du bon geste, c'est d'acheter du recyclé." 

L'association Chaussettes orphelines sensibilise le public au problème des déchets textiles, qui représente 10 kg par habitant et par an. L'association ouvre aussi ses ateliers à des femmes isolées ou au chômage avec des formations en tricot, broderie, crochet ou patchwork.