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Vidéo "Ce n'est plus possible de savoir et de ne rien faire" : l'éprouvant combat des parents de mineurs prostitués

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Article rédigé par France 2 - M-C. Delouvrié, C.Fréchinos, O.Combe, F.Faure, France 3 Toulouse
France Télévisions

C'est un fléau qui gagne du terrain en France : la prostitution des mineurs concernerait entre 7 000 et 10 000 jeunes. Le gouvernement veut s'attaquer au problème.

La prostitution des mineurs, qui touche tous les milieux, continue de faire des ravages : jusqu'à 10 000 jeunes seraient concernés en France. Une équipe de France 2 a rencontré des mères qui se battent ou se sont battues pour sortir leurs filles de ces griffes. Jennifer Pailhé est aujourd'hui réunie avec sa fille, mais elle aura dû mener un combat de deux ans pour y parvenir. A l'époque, son enfant de 14 ans vit en foyer en région parisienne, à cause de graves problèmes familiaux. Elle tombe sous l'emprise de son premier amour, qui réussit à la manipuler afin qu'elle se prostitue via des annonces sur Internet. "Dans des Airbnb, sinon à l'hôtel et quand il n'y avait rien, c'était dans des bâtiments ou dans des voitures", raconte cette dernière.

Jennifer Pailhé a porté plainte et traversé la France plusieurs fois, pour localiser sa fille qui fuguait régulièrement de son foyer d'accueil. "Je contacte son éducatrice, je fais des captures d'écran, je les fournis aux services sociaux, je contacte le juge des enfants, j'écris au garde des Sceaux... Je remue la justice", explique-t-elle à France 2. "Et au moment où je les booste tous, la réponse de soutien que je reçois de leur part, c'est une mainlevée de placement sans mesure éducative." En clair, la justice interrompt la prise en charge de sa fille, dès lors livrée à elle-même.

Elle parvient finalement à renouer le contact, avec l'aide d'un commissaire de police. Le proxénète de sa fille est aujourd'hui en prison et sera jugé pour viol, séquestration et prostitution aggravée. "La question de l'emprise n'est pas du tout prise en compte" par les services sociaux, dénonce une autre mère, dont la fille continue à se prostituer. "Ce n'est plus possible de savoir et de ne rien faire." L'association "Nos Ados oubliés" réclame la création de nouveaux lieux d'accueil, plus adaptés que les foyers de l'aide sociale à l'enfance. Un premier projet unique en France verra le jour ce mois-ci à Lille (Nord).

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