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"Justice pour Vanesa" : 200 personnes rendent hommage à la prostituée transgenre tuée au bois de Boulogne

La jeune femme est morte pour avoir voulu empêcher un vol dans le bois de Boulogne. Confrontée à un groupe de sept à huit personnes, elle a pris un coup de couteau mortel.

Article rédigé par franceinfo - Simon de Faucompret, édité par Adèle Bossard
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Deux cents personnes sont venues rendre hommage à Vanesa Campos, tuée au bois de Boulogne. (SIMON DE FAUCOMPRET / RADIO FRANCE)

Un hommage à Vanesa Campos a été rendu vendredi 24 août au soir, au bois de Boulogne. Cette travailleuse du sexe transgenre a été tuée dans la nuit du jeudi 16 au vendredi 17 août près de la porte de la Muette, à l'ouest de Paris. Elle a été molestée par un groupe de sept à huit individus.

Le rassemblement était organisé par deux associations, le Syndicat du travail du sexe et Acceptess Transgenres, pour dire au revoir à la victime, mais aussi pour dénoncer l'accroissement des violences à l'encontre des prostituées.

Près de deux cents personnes, majoritairement des travailleuses du sexe et des membres d’association, ont participé à la marche blanche en hommage à Vanesa Campos. (SIMON DE FAUCOMPRET / RADIO FRANCE)

Près de 200 personnes, vêtues de blanc, ont investi la route. "Aujourd'hui et à jamais, justice pour Vanesa", chante le cortège qui se dirige vers un autel en hommage à la victime. Cathy travaille ici depuis 20 ans mais ne se souvient pas avoir connu pareil drame. "Il y a eu des vols, des jeunes qui venaient nous agresser, mais ce n'était pas comme aujourd'hui", assure-t-elle.

Aujourd'hui, les agressions sont quotidiennes, ça dépasse les limites.

Cathy, travailleuse du sexe

à franceinfo

Comme beaucoup d'autres, elle observe toujours plus de violence chaque jour et prie pour que rien ne lui arrive : "Il nous manque des protections, tout simplement. Regardez ce qui se passe aujourd'hui, même les clients se font agresser."

"Si on dépose plainte, on risque des poursuites pour proxénétisme"

Axelle fait partie du conseil d’administration du Syndicat du travail sexuel (Strass). (SIMON DE FAUCOMPRET / RADIO FRANCE)

Axelle connaît bien ces risques encourus par les travailleuses du sexe. Elle est membre du Syndicat du travail sexuel qui co-organise le rassemblement, et veut attirer l'attention du gouvernement sur ce drame et tous les autres dont on parle moins. "On est là pour dénoncer l'inertie de l'État qui ne nous permet pas de déposer plainte", explique-t-elle, "puisque si on dépose plainte, on a un risque de poursuite pour proxénétisme".

Selon elle, il y a encore dix jours, une escort-girl s'est faite violemment agresser à l'arme blanche, dans son appartement parisien.

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