Blocage de Fleury-Mérogis : "Les personnels sont en danger de mort et personne ne nous écoute"
Les surveillants de prison vont bloquer la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis, lundi soir. Ils réclament plus de moyens et une hausse des effectifs, après l'agression de six gardiens jeudi.
Les surveillants pénitentiaires de la maison d'arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne) comptent bloquer la plus grande prison d'Europe, à partir de lundi 10 avril au soir, pour protester contre l'agression de six gardiens, ont annoncé les syndicats vendredi 7 avril lors d'une manifestation.
Six surveillants blessés jeudi
Six surveillants pénitentiaires de Fleury-Mérogis (Essonne) ont en effet été blessés jeudi à la mi-journée après une bagarre avec plusieurs détenus mineurs, selon les syndicats. Deux détenus ont eu une altercation sur une coursive, avant leur promenade. Les surveillants sont intervenus pour les maîtriser, mais six autres mineurs ont plongé dans la mêlée, ont rapporté des syndicalistes de la prison.
Cette agression a été "celle de trop", a estimé David Daems, secrétaire national FO Pénitentiaire sur franceinfo lundi. La manifestation est donc "un cri d’alarme sur la situation de la plus grande prison d’Europe, qui est absolument dramatique. Six d’entre nous sont tombés sous les coups de la voyoucratie", a regretté le syndicaliste.
Concernant le mode opératoire, il a expliqué, que cela s’était passé "comme d’habitude" : "Nous sommes face à une meute qui profite du surnombre, de la surpopulation carcérale et qui tombe sur le surveillant par surprise". Les agresseurs l’ont ensuite "passé à tabac". Malheureusement, "cela se passe aussi à l’extérieur" avec des collègues qui "se font reconnaître".
Manque d'effectif et surpopulation carcérale
Les "personnels sont en danger de mort et personne ne nous écoute", a-t-il lancé. Il a souligné un "problème d’effectif" de surveillants. Que "ce soit à Fleury ou ailleurs, il nous manque sur le parc pénitentiaire français 5 000 surveillants", a-t-il précisé, alors qu'"on a une problématique de surpopulation carcérale".
À Fleury-Mérogis, par exemple, "on tourne autour de 4 000 détenus pour beaucoup moins de surveillants" et "des départs ne sont pas remplacés".
De plus, "les jeunes gardiens", qui arrivent en renfort "ne sont pas suffisamment aguerris". Or, Fleury-Mérogis, est "l’une des prisons les plus difficiles d’Europe à garder, compte tenu du profil des détenus et de leur nombre".
À cela s’ajoute, le fait que Fleury-Mérogis doit accueillir deux quartiers d’évaluation de la radicalisation. Cela "nous inquiète", car, on "constate une improvisation totale du ministère en la matière", a dénoncé David Daems. Quant aux annonces du gouvernement d'ouvrir entre 10 000 et 16 000 places en cellule supplémentaires d’ici 2025 et de construire 21 nouvelles prisons, ce sont selon lui "des effets d’annonce à la veille de l'élection présidentielle".
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