Régionales : "On se rend compte que notre voix compte", témoignent des détenus qui votent en prison
Les Français sont appelés à élire leurs conseillers départementaux et régionaux ces dimanches 20 et 27 juin. Dans les prisons, comme à Villepinte, en Seine-Saint-Denis, les détenus votent déjà depuis quelques jours.
Dans le gymnase de la prison de Villepinte, le scrutin départemental et régional des 20 et 27 juin se déroule comme dans n'importe quel bureau de vote. Les isoloirs sont présents, tout comme les urnes. "Les bulletins de vote seront placés sous séquestre, sous coffre", précise Michaël Merci, le directeur de la maison d'arrêt. "Puis ils seront versés dans l'urne du bureau de vote auquel nous sommes rattachés. Et ils seront comptabilisés au même titre que les autres votants."
La prison de Villepinte compte 993 détenus. Mais entre les mineurs, ceux qui n'ont pas encore la nationalité française, et ceux pour qui l'identité n'a pas pu être certifiée, seuls 140 prisonniers sont autorisés à voter.
"Ne pas voter c'est comme ne pas être considéré"
L'un d'entre eux, qui préfère rester anonyme, participe à un scrutin pour la première fois. "Quand j'étais dehors, je n'avais pas ce sentiment d'avoir besoin de voter", raconte-t-il. "Mais en étant ici, en suivant l'actualité, en m'intéressant un peu plus, j'ai pris conscience qu'il fallait bien que je vote. On se rend compte en étant en détention que notre voix compte."
Même si le thème des prisons, des conditions de détention n'est pas du tout abordé par les candidats lors de ces scrutins départementaux et régionaux, "j'ai une famille dehors, des proches et je me dis que pour eux, il faut que j'accomplisse mon devoir citoyen", poursuit-il. "Je me projette aussi, pour demain, après-demain et les générations à venir. Je trouve que c'est important. On est quand même des être humains. Ne pas voter c'est comme ne pas être considéré."
C'est seulement la deuxième fois, après les élections européennes en 2019, que les détenus des 188 prisons de France peuvent voter directement dans leur maison d'arrêt, sans avoir à se déplacer au bureau de vote ou à voter par procuration ou par correspondance. Lors de ce scrutin, 8% de la population carcérale était éligible au vote. Pour ces élections régionales et départementales, ils sont plus de 11% à pouvoir s'exprimer dans les urnes.
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