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Prisons : un accord et des désaccords

Sortie de crise reportée pour le personnel pénitentiaire. Le gouvernement français devait signer aujourd'hui un accord avec l'UFAP et FO, les deux principales organisations syndicales de surveillants de prison. Mais l'union sacrée des syndicats a fait long feu : comme la CGT, FO refuse à son tour les propositions gouvernementales.
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  (Radio France ©  Reuters/Eric Gaillard)

Les 24.000 surveillants de prison avaient deux chevaux de bataille : la surpopulation carcérale et les sous-effectifs de personnels. En quatre jours de mobilisation, ils avaient obtenu la semaine dernière la création de 174 postes supplémentaires, qui s'ajoutent aux 177 négociés en février.

FO avait annoncé vendredi dernier qu'elle acceptait l'accord. Mais le week-end a fait changer d'avis ses responsables. Christophe Marques suspend sa signature, lassé de "voir appliquer des règles pénitentiaires européennes sans moyens humains et matériels". Les personnels consultés ont donc souhaité prolonger leur mécontentement.

La CGT avait, elle, déjà annoncé son absence. Pour sa dirigeante, Céline Verzeletti, "l'accord ne réglera rien".

Pour le syndicat majoritaire, l'UFAP-UNSA, cet accord représente au contraire "un début de réponse dans une conjoncture extrêmement contrainte". Stéphane Barrault (UFAP), avertit cependant qu'il ne s'agit pas d'un "chèque en blanc". Il souhaite maintenant "l'ouverture prochaine d'autres chantiers, notamment sur l'emploi".

Les surveillants avaient mené une série d'actions exceptionnelles, dont le blocage des extractions de détenus. Les journées s'étaient déroulées dans un climat particulièrement tendu. La profession ne dispose pas du droit de grève, et a pour interdiction d'opérer de telles actions.

Autre option retenue par le gouvernement : la construction de nouveaux établissements. L'administration pénitentiaire entend créer 12.000 places d'ici 2012, en construisant une série de nouveaux centres. Avec 63.300 détenus pour 51.000 places, les prisons françaises sont particulièrement congestionnées, et les conditions de détention y sont fréquemment dénoncées.

Fabien Magnenou, avec agences

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