Prisons : nouvelles charges policières sur les barrages de gardiens
Pour la troisième fois en 24 heures, les forces de l’ordre ont chargé le barrage des gardiens devant la maison d’arrêt de Fleury-Mérogis (Essonne). Plusieurs dizaines de gendarmes mobiles et CRS ont lancé bombes et grenades lacrymogènes pour lever deux barricades faites de morceaux de bois et de barrières métalliques aux abords de la prison.
Les surveillants ont ensuite tenté de bloquer les accès à la maison d’arrêt des hommes, avant d’être délogés à coups de matraque et de flashball, selon les responsables syndicaux, puis maintenus derrière un cordon de sécurité.
Intervention de la police également devant les portes de la prison de la Santé, au cœur de Paris (XIIIe arr.), où les matons avaient érigé de petites barricades faites de palettes et de pneus pour empêcher tout mouvement de fourgon cellulaire. A Fresnes (Val-de-Marne), une centaine de surveillants bloque l’accès à la prison. Ils n’ont laissé sortir qu’un seul fourgon, celui du "gang des barbares", pour ne pas entraver la tenue du procès d’assise.
Jusqu’au blocage total des prisons
Hier soir déjà, des incidents avaient opposé 200 à 400 surveillants de Fleury aux forces de l’ordre, qui les avaient déjà délogés le matin même. Le blocage de l’accès aux prisons par des surveillants en colère a concerné hier 79 (administration pénitentiaire, AP) à 120 (syndicats) des 194 prisons, et 7% des effectifs selon l’AP.
Au deuxième jour de ce mouvement "gradué" des gardiens de prison, qui dénoncent la surpopulation carcérale et leurs conditions de travail, les syndicats sont reçus ce matin place Vendôme. La Chancellerie va tenter de désamorcer la crise, alors que la montée en puissance du mouvement prévoit un blocage total des prisons à partir de demain : seuls les soins aux détenus et l’alimentation seront assurés.
Gilles Halais, avec agences
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