Cet article date de plus de deux ans.

Vidéo  "On fait du soin au rabais" : ancien infirmier chez Orpea, il raconte

Publié
Temps de lecture : 2min
Infirmier, Frédéric a travaillé pendant sept ans dans une clinique psychiatrique Clinea, filiale du groupe Orpea. Il raconte.
VIDEO. "On fait du soin au rabais" : ancien infirmier chez Orpea, il raconte Infirmier, Frédéric a travaillé pendant sept ans dans une clinique psychiatrique Clinea, filiale du groupe Orpea. Il raconte. (BRUT)
Article rédigé par Brut.
France Télévisions

Infirmier, Frédéric a travaillé pendant sept ans dans une clinique psychiatrique Clinea, filiale du groupe Orpea. Il raconte.

Frédéric est infirmier et a travaillé dans l'une des cliniques psychiatriques du groupe Clinea à Lyon pendant plus de 7 ans. Il a accepté de raconter son expérience. Le principal problème qu'il soulève, c'est le manque d’effectif. "Dans mon service, on est deux infirmiers pour 21 patients, voire un infirmier pour 21 patients", déplore-t-il. "Et il faut bien savoir, qu'en psychiatrie, qu'une crise d'angoisse chez un patient va se répercuter chez les autres patients."

89 CDD en 17 mois

Aussi, en plus du manque de personnel, il y a un turnover de CDD qui est très important. "Je suis resté en CDD 17 mois et sur ces 17 mois en CDD, j'ai eu un total de 89 CDD différents“, développe Frédéric. Après 17 mois, il a obtenu un CDI. Ce problème de turnover lié à la multiplication des CDD dans les services, Victor Castanet le pointait déjà du doigt dans son livre "Les Fossoyeurs", consacré aux Ehpad du groupe Orpea. Et voici comment s'en est justifié Jean-Christophe Romersi, le directeur général du groupe Orpea, lors de son audition à l'Assemblée nationale. : "C'était la volonté de cette personne de ne pas avoir un CDI et ma volonté à moi, c’était de stabiliser l'équipe."

Remplir tous les lits coûte que coûte

Le groupe Orpea, en plus des Ehpad, c'est donc des cliniques psychiatriques mais aussi des cliniques de soins de suite et de réadaptation. Aussi, il y a la question du coût des séjours pour les patients. Dans l'établissement où travaillait Frédéric, le prix de base d'une chambre s'élève à 140 euros par jour. Dans son service, dédié aux étudiants, le forfait journalier monte à 220 euros. Il existe même des catégories de chambres à 365 euros la journée. Pour ne laisser aucun lit vacant, il arrive que des patients non éligibles soient admis quand même. "Et là, autant vous dire que ça vient interférer aussi dans le soin et dans les services. Si on a un patient qui est très malade, où la pathologie est très avancée, ça devient compliqué à gérer quand on est en si peu d'effectif", fustige le soignant.

Frédéric est aujourd'hui en procédure judiciaire contre son ancien employeur, après avoir été licencié pour un motif qu'il juge abusif. Ce licenciement est intervenu quelques mois après qu'il ait initié le premier mouvement de grève au sein de son établissement.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.