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Lundi de Pentecôte : ce qu'il faut savoir sur la journée de solidarité, qui ne tombe pas forcément le même jour pour tout le monde

En ce lundi de Pentecôte, beaucoup d'entreprises utilisent ce jour férié comme journée de solidarité, destinée à participer au financement de la prise en charge des personnes âgées et handicapées. 

Article rédigé par franceinfo - Antoine Deiana
Radio France
Publié
Temps de lecture : 3 min
Une première journée de solidarité avait été créée après la canicule de 2003. (LIONEL VADAM  / MAXPPP)

Férié ou pas, ce lundi de Pentecôte ? Beaucoup d'entreprises utilisent ce jour du mois de juin comme journée de solidarité. Certains travaillent sans être payés, d'autres se voient supprimer un de leurs jours de congés. Une contribution qui sert à financer une meilleure prise en charge des personnes âgées et handicapées, mais qui ne concerne donc pas tous les actifs de la même manière. Explications. 

Le lundi de Pentecôte est-il toujours une journée de solidarité ?

C'est l'une des discussions récurrentes à la machine à café : férié ou pas férié ? Soyons clairs : non, le lundi de Pentecôte n'est pas forcément le jour de solidarité de votre entreprise, et donc encore moins pour tous les actifs en France. 

Mise en place après la canicule de 2003 qui avait fait plusieurs milliers de morts chez les personnes âgées, la journée de solidarité avait initialement été fixée le lundi de Pentecôte. Le principe est simple : les salariés travaillent ce jour-là sans être rémunérés. En contre-partie, les entreprises s'acquittaient d'une contribution reversée à la CNSA, la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. 

Sauf qu'en 2008, le lundi de Pentecôte est redevenu férié et chômé. Et, depuis, les employeurs peuvent fixer librement la date de ce jour. Cela peut donc être défini un jour férié où vous travaillerez sans être payé, à l'execption notable du 1er mai, jour de la fête du travail.

Les entreprises peuvent aussi décider de ne pas faire travailler leurs employés

Dans les faits, plusieurs solutions sont possibles dans les entreprises autour de ce jour de solidarité. L'employeur peut ainsi décider à la place de supprimer un des jours de congés ou de RTT : le salarié garde donc tous ses jours fériés. 

Autre solution : lisser sur l'année la valeur d'une journée de travail, soit sur la feuille de paie, avec une journée en moins de payée, soit en répartissant sept heures de travail de plus sur l'année. Mais dans tous les cas de figures, la contribution est reversée, au final, à la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie. 

Tous les travailleurs en France sont-ils concernés ?

Selon le texte de loi, oui, tous les actifs, à l'exception des professions libérales et des indépendants, sont directement concernés par cette journée de solidarité. Mais ils ne sont pas seuls à être mis à contribution. 

Depuis 2013, au-delà d'un certain revenu fiscal de référence, les retraités imposables doivent aussi mettre la main à la poche. Cela prend alors la forme d'une contribution additionnelle de solidarité.

Combien d'argent est collecté chaque année et à quoi sert cette contribution ?

Depuis sa mise en place en 2004, la journée de solidarité a permis de collecter près de 48 milliards d'euros pour la Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie.

Pour cette année, les recettes de la journée de solidarité devraient s'établir à trois milliards d'euros, qui serviront notamment à faire fonctionner les établissements et services médico-sociaux, à distribuer des aides individuelles, à faire de la prévention sur la perte d'autonomie ou encore à accompagner des proches aidant des personnes en perte d'autonomie.

La Caisse nationale de solidarité pour l'autonomie précise toutefois que cette journée de solidarité représente une part très minoritaire du financement global de l'aide à l'autonomie des personnes âgées ou en situation de handicap. Le montant global, en 2022, devrait en effet atteindre un peu plus de 35 milliards d'euros, une somme qui repose à 90% sur la CSG, la contribution sociale généralisée, un impôt prélevé sur les revenus.

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