Près de trois millions de mal-logés en France, confirme l'Insee
Ces chiffres confirment l'impact persistant de la crise du logement en France. Une situation régulièrement dénoncée par des associations et des organisations non-gouvernementales comme la Fondation Abbé-Pierre. Cette dernière recensait au début de l'année 2010 quelque 3,5 millions de mal-logés, en se fondant sur des critères différents de ceux retenus par l'Insee.
Tout en soulignant que les situations de grande difficulté - de l'absence de logement à la privation de confort - ne peuvent être qu'approchées du point de vue statistique, l'Insee évalue à 33.000 le nombre de personnes sans abri ou hébergées en centre d'urgence en France. Une population fortement masculine, et localisée pour moitié en Ile-de-France.
A ces sans-abris, il faut ajouter 66.000 personnes (dont 30% de mineurs) hébergées durablement dans des établissements sociaux, et 34.000 dans des logements relevant de l'ALT (aide au logement temporaire). Mais également 38.000 autres vivant, à leurs frais, dans des hôtels, et 79.000 hébergées par un parent ou un ami faute de revenus suffisants pour accéder à un logement indépendant.
_ Ces dernières situations touchent surtout des hommes, en région parisienne. Et pour près de la moitié, il s'agit de "travailleurs pauvres".
A ce "noyau dur", l'Insee ajoute 282.000 jeunes adultes (chiffre 2002) contraints d'habiter chez leurs parents ou grands-parents. Pour eux, "être hébergé et occuper un emploi, y compris de niveau cadre, peuvent aller de pair", relève l'étude.
2,9 millions de mal-logés
Deuxième grande catégorie identifiée par l'Insee : les victimes de mauvaises conditions de logement, qu'elles habitent dans des logements insalubres, peu ou mal chauffés, privés de sanitaires ou surpeuplés. Leur nombre est estimé à 2,9 millions (soit 1,1 million de ménages).
_ Cette population regroupe notamment les familles vivant dans des habitations de fortune ou des caravanes.
L'Insee a fondé son enquête sur des données recueillies pour la plupart entre 2002 et 2008.
_ Et selon une enquête Ifop publiée le mois dernier, plus de 20% des Français se sentent menacés par le mal-logement. Et 7% se considèrent mal logés.
Gilles Halais, avec agences
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