Près de 100.000 manifestants contre la politique sécuritaire du gouvernement
Comme à chaque fois, c'est parole contre parole. Mais aujourd'hui, les chiffres ne sont pas si éloignés que ça... L'appel à manifester contre la politique sécuritaire du gouvernement, jugée xénophobe, a rassemblé 77.300 personnes, selon le ministère de l'Intérieur, 100.000 selon les organisateurs.
Un chiffre tout symbolique : Brice Hortefeux lui-même n'avait-il pas déclaré, à la fin de la journée que seules “quelques dizaines de milliers de personnes” avaient manifesté ? Avant d'ajouter : “une telle manifestation hétéroclite, où se sont retrouvés une mosaïque de partis traditionnels mais aussi des groupuscules gauchistes et anarchistes, ne fait pas une politique”. Et de conclure : “je poursuivrai mon action déterminée pour faire reculer toutes les formes de délinquance, défendre les droits des victimes et ce, sans jamais stigmatiser quelque communauté que ce soit”. Cela a le mérite d'être clair...
Au-delà de la bataille des chiffres, la mobilisation est un succès - les organisateurs, eux, en sont convaincus...
La journée a commencé en chanson ce matin (voir article précédent). Des artistes sont venus interpréter Les petits papiers , une chanson de Serge Gainsbourg de circonstance, sous les fenêtres du ministère de l'Immigration.
_ Ils ont ensuite rejoint le cortège parisien, ouvert symboliquement par les familles roms de Choisy-le-Roi, dont le campement a été rasé le 12 août. 12.000 à 50.000 personnes, selon les sources, ont marché entre République, Bastille et Hôtel de Ville.
Mais de nombreux rassemblements étaient également organisés en province. 5 à 10.000 personnes à Nantes, 4.500 à 7.500 à Lyon, 2.500 à 10.000 à Marseille, entre autres.
Plus surprenant, des manifestations se sont tenues hors des frontières, devant les ambassades françaises de plusieurs pays de l'Union européenne.
A Bruxelles, une centaine de personnes, dont des Roms, portaient des banderoles disant "Sarkozy : Voulez-vous acheter un Rom ? 300 euros l'adulte, 100 euros l'enfant", en référence aux montants de l'aide au retour.
En Espagne, à Madrid et Barcelone, de petits comités ont lu une lettre qui sera envoyée à l'ambassadeur de France pour demander le respect des droits de l'Homme.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.