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Pour racheter SFR, Vivendi préfère Numericable

Vivendi a préféré l'offre de Numericable, au détriment de celle de Bouygues. Le conseil de surveillance a décidé, à l'unanimité, d'entrer en négociations exclusives avec Altice, la maison-mère de Numericable, "pour une période de trois semaines". Montant de la transaction : 11,75 milliards d'euros et 32% du capital de la nouvelle entité. Le gouvernement "prend acte", et veut être "vigilant" sur l'emploi.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Charles Platiau Reuters)

Ce sera donc Numericable, n'en déplaise à Arnaud Montebourg qui, ce matin encore, faisait pression pour que Bouygues Telecom emporte le morceau. Le conseil de surveillance de Vivendi a décidé d'entrer en négociations exclusives avec Altice, la maison-mère de Numericable, pour lui vendre SFR, son réseau de téléphone portable. Des négociations qui vont durer trois semaines.

Selon le communiqué, "il estime que cette offre est la plus pertinente pour les actionnaires et les salariés du groupe et qu'elle offre la meilleure sécurité d'exécution." Pour Vivendi, la proposition d'Altice "répond le mieux à l'objectif (du groupe) de devenir rapidement un acteur européen majeur des médias et des contenus et de renforcer SFR comme un acteur dynamique du très haut débit fixe et mobile".

Le document précise qu'Altice propose 11,75 milliards d'euros, et une participation de 32% dans le capital de la future entité - initialement, le montant proposé était de 10,9 milliards.

Trois semaines pour convaincre

L'histoire n'est pas encore complètement terminée. A l'issue de ces trois semaines de négociations, "le conseil de surveillance se réunira à nouveau pour examiner les suites à donner, et s'il doit en conséquence mettre un terme aux autres options envisagées" . En clair, si l'option Bouygues est totalement écartée.

Les surenchères des dernières heures n'y auront rien changé - Bouygues avait relevé son offre à 11,3 milliards, et 43% du capital. C'est un camouflet pour Bouygues, qui estimait son projet plus abouti - et qui avait prévu, en cas de rachat de SFR, de revendre son réseau d'antennes mobiles à Free. Le château de cartes vient de s'effondrer.

"Vigilance" sur l'emploi

Première réaction politique après l'annonce du choix : celle
de Fleur Pellerin, la ministre déléguée à l'Economie numérique, qui prend acte de la décision. Et qui demande à Altice de "préciser " ses engagements pris cette semaine. En
matière d'emploi notamment...

Le ministre de la Consommation, Benoît Hamon, se fait plus précis : "Le gouvernement est particulièrement vigilant à la question de l'emploi, de l'investissement ainsi qu'aux tarifs et services offerts aux consommateurs."

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