Polytechnique : l'Etat s'attaque à la "pantoufle"
C'est peut-être la fin de la "pantoufle" à Polytechnique. Tous les élèves qui ne travailleront pas au moins 10 ans pour l'Etat devront rembourser les frais de scolarité selon le décret publié samedi dans le journal officiel, malgré l'avis défavorable du Conseil d'Etat.
Chaque élève perçoit une solde de 473 euros par mois dès son entrée à l'école
Pour rappel, tous les élèves qui intègrent cette prestigieuse école militaire, touchent une solde d'environ 500 euros par mois. La contrepartie c'est qu'ils doivent "rendre cet argent" en travaillant dix ans dans un corps de l'Etat, ou rembourser une partie de cette solde s'ils changent de voie entre temps, c'est ce qu'on appelle la "pantoufle".
Sauf que depuis 2000, la règle avait changée. Les élèves diplomés qui choisissaient d'emblée d'aller travailler dans le privé était exonéré du coût de rachat de la scolarité. Beaucoup considérait cette modification comme une dérive. C'est désormais terminé.
"Une situation devenue inacceptable"
"C'est une situation qui était devenue inacceptable du point de vue de la socitété et qui portait atteinte à l'image de l'école ces dernières années ," explique Jacques Biot, le président de Polytechnique.
Un manque à gagner de 300.000 euros pour Polytechnique
Depuis 2000, chaque année, une trentaine d'élèves remboursent la "pantoufle", ce qui représente environ 10% des promotions. En 2012, la Cour des comptes avait préconisé le rétablissement du remboursement pour tous les élèves qui ne respectaient pas la règle des "dix ans". Elle estimait dans son rapport que le manque à gagner s'élever à 300.000 euros pour Polytechnique.
"Tout n'est pas réglé"
Pourtant, ce décret ne règle pas tous les problèmes affirme François Cornut-Gentille, député maire UMP de Saint Dizier, en Haute Marne, et membre de la Commission des finances à l'Assemblée. Il avait remis un rapport sur cette question l'année dernière. "On peut craindre que le remboursement de la "pantoufle" ne soit pas effectif en cas de litige, en raison de l'avis négatif rendu par le Conseil d'Etat, " estime-t-il.
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