Policiers en colère : les officiers aux abonnés absents
Les officiers de police sont invités à déposer aujourd’hui leurs téléphones (fixes et portables) sur les bureaux de leurs chefs de service, afin de symboliser l’"absence d’écoute de l’administration". Le Syndicat national des officiers de police (Snop, majoritaire) et Synergie, qui représentent 98% des officiers, appellent leurs adhérents à se mobiliser pour peser sur les négociations "de la dernière chance" qui se tiennent place Beauvau. Synergie Officiers va même plus loin, appelant également à observer une grève du zèle : strict respect des horaires, du code de procédure pénale, du code de la route lors des déplacements professionnels, ainsi qu’un report systématique des affaires non urgente.
En cause, les propositions du ministère de l’Intérieur concernant leur passage au statut de cadre, sur fond de compensation des heures supplémentaires.
Les organisations syndicales reprochent au ministère de violer les termes d'un accord signé en 2004 avec le ministre de l’époque, un certain Nicolas Sarkozy. Ce protocole, qui prévoit le passage des 12.000 officiers de police au statut de cadre au 1er janvier prochain, impliquait de nouvelles conditions de travail et un autre régime indemnitaire. Mais les propositions se situeraient aujourd’hui en-deçà de ce document de référence. Pour seulement 17 à 20 euros de plus par mois, il n’y aurait désormais plus de limite du temps de travail. Les officiers pourraient également être rappelés jour et nuit, sans pouvoir récupérer les week-ends de travail.
Parallèlement, les syndicats négocient le règlement des heures supplémentaires qui leur sont dues depuis des années. L’arriéré atteindrait les cinq millions d'heures selon des chiffres du ministère de l'Intérieur, six à sept millions selon les syndicats.
Snop et Synergie ont déjà arrêté le principe d'une manifestation nationale unitaire dans la foulée de ces négociations, au cas où ils n'obtiendraient pas satisfaction. Ce matin déjà, ils étaient 140 au pied de la brigade financière à Paris. Une manifestation silencieuse d'une demi-heure.
D'après les syndicats, le mouvement est très suivi : entre 60 et 100% des officiers selon les services.
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