Polémique autour de la mixité sexuelle à l'école
"Il n’est pas fait obstacle à l’organisation d’enseignements par regroupement d’élèves en fonction de leur sexe".
C'est cette disposition qui a suscité débat dans la société civile, mais le ministère de l'Education nationale a rappelé aujourd'hui que "le principe organisateur de l'enseignement dans les établissements publics restait celui de la mixité". Toutefois, elle pourra s'appliquer dans des cas exceptionnels comme l'éducation physique.
"Décision rétrograde"
Pour le syndicat d’enseignants, la FSU, ce texte est une remise en cause du principe de mixité à l’école portée par la loi Haby de 1975, qui suivait l'élan de démocratisation de mai 1968.
_ Elle marquait par ailleurs le long chemin mené vers l’égalité de traitement entre les filles et les garçons dans la scolarisation.
Avec ce nouveau texte, plus que la simple mixité, c’est "toute l’organisation de notre système éducatif" qui est remis en cause.
Pour les parents d'élèves, cette mesure entre dans le cadre d'un "lobbying communautariste des écoles privées progressistes et religieuses"
De même, le ligue des droits de l’homme (LDH) considère cette disposition comme "un retour au passé" et affirme que la "ségrégation est absurde et inacceptable".
Elle fait alors référence à la discrimination du siècle dernier dans les autobus entre femmes et hommes.
_ "Toute séparation renforce le sexisme". La mixité est vue par la Ligue comme un "instrument d’apprentissage de l’autre à la conquête de l’égalité".
Pression européenne
Le Parlement a voté des dispositions préparées par une commission paritaire mixte et présentées par Valérie Létard, secrétaire d’Etat chargée à la solidarité, le 15 mai dernier. Le parti socialiste a refusé de voter le texte incriminé.
C’est dans le cadre des transpositions de cinq directives européennes relatives à la discrimination liée par exemple au sexe, à l’âge ou encore à l’orientation sexuelle que la disposition controversée a été adoptée.
Les autres textes portent sur la mise en œuvre du principe d’égalité des chances et de traitement entre femmes et hommes en matière d’emploi et de travail ou dans l’accès aux biens et services
_ La France était sous pression de l’Union européenne qui avait engagé une procédure de manquement contre le pays du fait de la non-transposition des directives.
Ce vote intervient à quelques semaines du début de la présidence française de l'Union européenne.
Barbara Leblanc avec agences
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