Plusieurs lieux de cultes juifs vandalisés
Pour l'instant, l'enquête n'établit pas de lien entre l'attentat perpétré cette nuit contre une synagogue de Saint-Denis (Seine-saint-Denis) et les répliques hexagonales de l'attaque israélienne contre la bande de Gaza. Il convient donc d'être prudent, même si le contexte laisse très fortement craindre qu'il ne s'agisse d'un acte lié aux évènements.
Les faits ont eu lieu peu avant 22 h 30. La synagogue a été visée par un cocktail Molotov, mais elle n'a pas été endommagée. Par contre, un début d'incendie s'est déclaré dans le restaurant juif attenant au lieu de culte. la vitre a été brisée et le mur noirci.
“ Trois personnes ont été aperçues par un témoin avant de prendre la fuite”, révèle Sammy Ghoslan, le président du Bureau national de vigilance contre l'antisémitisme.
Il appelle à une manifestation ce soir à 18h devant la synagogue de Saint Denis.
La ministre de l'Intérieur, Michèle Alliot-Marie a condamné “avec la plus grande fermeté” ces actes “lâches et inadmissibles”. Dans un communiqué, “la ministre rappelle, comme elle l'a fait la semaine dernière avec les représentants du CRIF et du CFCM que rien ne saurait justifier de tels agissements”.
_ Un autre acte de vandalisme a visé la nuit dernière un lieu de culte juif à Bischheim près de Strasbourg. Les dégâts sont minimes, trois bouteilles pulvérisées ayant contenu probablement un liquide inflammable ont été découvertes au pied de la maison. Aucune inscription n'a été relevée
_ Par ailleurs des inscriptions antisémites ont été retrouvés sur les murs d'un centre social de Guitard près du Puy-en-Velay. "Il faut tuer les juifs", "Vive la Palestine" et "Libérez Gaza" ont été réalisés à la bombe de peinture noire et marron sur un mur ainsi que sur les rideaux métalliques du centre socio-culturel situé, à proximité de la mosquée de la ville. Aucun élément ne permet de dire pour l'heure qui sont les auteurs de ces actes.
Depuis le début de l'offensive israélienne, la communauté juive de France et les autorités craignent que le conflit israélo-palestinien ne déborde sur le pays. De fait, une autre synagogue a été attaquée à Toulouse la semaine dernière. La déléguée générale palestinienne auprès de l'Union européenne, Leïla Chahid, a elle-même condamné ce type d'actes, estimant qu'il dessert la cause palestienienne.
La secrétaire d'Etat à la ville, Fadela Amara, doit recevoir aujourd'hui plusieurs associations anti-racistes ou communautaires pour tenter de juguler les actes antisémites.
Grégoire Lecalot, avec agences
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