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Piscine et gymnase interdits aux hommes : atteinte à la laicité?

Un gymnase interdit aux hommes en Essonne, une piscine réservée aux femmes en Isère : deux affaires qui relancent la polémique sur un éventuel retour du communautarisme. A chaque demande de diverses associations religieuses, les élus sont appelés à se positionner sur le sujet.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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  (Radio France ©REUTERS/Pascal Rossignol)

Il en faut peu pour reposer la question de la laïcité “à la française”. Deux polémiques locales, mais qui ressemblent étrangement aux débats de nombreux conseils municipaux. Réserver un équipement sportif à des femmes, sur demande des associations musulmanes, favorise t-il le communautarisme ? Les points de vue diffèrent selon les lieux...

A Vigneux, dans l’Essonne, la polémique créée par la décision du maire d’autoriser un tournoi de basket “réservé aux femmes exclusivement” a fait tellement de bruit que la rencontre a été annulée. Au journal Le Parisien, qui a révélé l’affaire, le maire (UMP) a expliqué qu’il “respecte les lois de la République”. Il aurait simplement appris après coup les détails de l’événement. Le tract du tournoi, organisé par l'Association des Sœurs de la mosquée de Vigneux, stipulait "ouvert à toutes", alors que les matchs opposaient des associations liées à d'autres mosquées.

Surenchère anti-laïcité

A peine cette affaire ébruitée que Bernard Laporte a décidé de se rendre sur place.

De son côté, Sihem Habchi, la présidente de Ni putes ni soumises, était déjà montée au créneau, dénonçant une “surenchère pour grignoter les espaces que partagent les hommes et les femmes”. Dans sa liste des atteintes à la laïcité aussi, le mariage annulé pour cause de non-virginité à Lille ou l’ouverture aux femmes exclusivement d‘une piscine de l’Isère.

A La Verpillière, dans l’Isère, le maire campe sur ses positions. Lundi dernier, une cinquantaine de femmes de la commune avaient bénéficié des deux heures “sans hommes” avec son autorisation. L’essai n’est pas destiné à se reproduire régulièrement, mais l’élu, qui a souligné la présence de nageuses de tous âges et de toutes nationalités, y a vu un “processus d’intégration”.

D'autres polémiques étaient déjà apparues sur la présence d'alcool dans les fêtes locales ou de porc dans les cantines d'écoles. L’embarras des maires risque de durer.

Marie Blondiau

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