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Paris : les migrants ont quitté la caserne, 110 hébergements débloqués en urgence

Une centaine de réfugiés, pour certains déjà présents le 2 juin dernier lors de l'évacuation du camp de La Chapelle, s'étaient barricadés jeudi après-midi dans la caserne Château-Landon, dans le 10e arrondissement de Paris. En fin de soirée, ils ont accepté les propositions d'hébergements de la mairie de Paris : 110 places dans quatre lieux différents.
Article rédigé par Arnaud Racapé
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
  (Depuis jeudi après-midi, les CRS encadrent la caserne où sont retranchés une centaine de migrants et des militants d'extrême gauche et d'associations © MAXPPP)

A Paris, les migrants du "Bois Dormoy" ont finalement évacué la caserne de pompiers Château-Landon dans le 10e arrondissement, qu'ils occupaient depuis la fin d'après-midi, un lieu abandonné et utilisé par l'Armée du salut pour distribuer des repas.  Aux alentours de 23h, ils ont accepté de quitter les lieux pour prendre place à bords de deux bus, à destination de centres d'accueil à Paris et Nanterre.

Les négociations ont duré plusieurs heures. La centaine de migrants, encadrés par autant de militants du parti communiste, du NPA et autres bénévoles d'associations, avaient promis de "rester le temps qu'il faudra", en attendant que la mairie de Paris leur propose une solution d'hébergement acceptable. 

Ils ont fini par accepter, justement, devant témoins et filmés par de nombreuses caméras et téléphones portables, les propositions d'hébergement faites par les services de la mairie de la capitale : une cinquantaine de places à Nanterre, et le reste dans différents lieux d'accueil des 2e, 8e et 13e arrondissements de la ville.

Escortés par des élus et des militants associatifs

Un peu plus tôt, des militants et des riverains les avaient escortés depuis le "Bois Dormoy", un jardin associatif de la rue Dormoy où ils s'étaient installés en début de semaine, vers ce lieu désaffecté, un bâtiment de briques sur quatre étages, situé à proximité de la gare de l'Est. Certains de ces migrants avaient été évacués du camp de La Chapelle le 2 juin dernier, puis de la Halle Pajol quelques jours plus tard, et n'avaient donc trouvé aucune solution d'hébergement durable depuis.

Pendant l'occupation des lieux, rendus très fragiles et dangereux en raison de leur abandon depuis dix ans, la tension est montée d'un cran lorsque les CRS, déployés en nombre autour du bâtiment, ont lancé des gaz lacrymogènes à destination d'individus qui tentaient de pénétrer à l'intérieur. Les policiers, eux aussi, ont reçu des projectiles, dont certains éléments violents selon la Préfecture qui fait état d'un agent blessé à l'oeil.

  (Les CRS, déployés en nombre autour du bâtiment, ont lancé des gaz lacrymogènes à destination d'individus qui tentaient de pénétrer à l'intérieur © MAXPPP)

Le NPA en leader du mouvement

Devant la caserne, les militants avaient même commencé à s'organiser pour tenir sur la durée, faisant passer de la nourriture par une fenêtre, ils ont amené une fanfare, tenté d'installer une banderole sur le batîment, avant d'être écartés là encore par les CRS qui ont fait un cercle large autour du lieu.

"Individus irresponsables"

Cette brève occupation témoigne en tout cas d'un changement : elle a radicalisé le mouvement de soutien aux migrants, et posé la question de leur "instrumentalisation" selon le ministre de l'Intérieur bernard Cazeneuve, qui a fustigé, dans un communiqué commun avec la maire de Paris Anne Hidalgo, "l'attitude d'individus irresponsables qui depuis une semaine instrumentalisent cyniquement la situation dramatique dans laqeulle se trouvent les migrants à des fins purement politiciennes".

D'après plusieurs témoins en effet, le mouvement jeudi a été repris en main par une seule tendance, celle du NPA, qui se serait opposé dans un premier temps à ce qu'ils acceptent les solutions d'hébergements de la Préfecture.

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