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Paris fait le ménage dans l’affichage publicitaire

Le nouveau règlement local de publicité, qui réduit considérablement la place des panneaux d’affichage publicitaire, était au menu du Conseil de Paris aujourd’hui, le Conseil municipal de la capitale. Satisfaction des Verts. Inquiétude des afficheurs.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © RADIO FRANCE / Anne Jocteur Monrozier)

Suppression totale des panneaux de 12 mètres carrés (4x3), arrêt des panneaux déroulants la nuit, interdiction des affichettes publicitaires sur les vitrines, interdiction de la publicité adhésive sur les véhicules (bus, taxis…), extension des zones où la pub est totalement interdite… La nouvelle mouture du règlement local de publicité, déjà remanié en 1986 et qu'a voté le Conseil de Paris, est très restrictive (LIRE NOTRE ENCADRE).
_ La majorité (PS, Verts, PRG) a voté pour, ainsi que le MoDem. L'UMP a voté contre, le Nouveau Centre s'est abstenu.

La mesure phare, c’est l’interdiction des "4 par 3", très répandus dans la capitale. Paris compte 2.350 panneaux de 8 à 12 mètres carrés (dont plus de la moitié de 4x3), exploités par Avenir (groupe JC Decaux), Dauphin (ClearChannel) et CBS Outdoor.

"Cela représente entre la moitié et les deux tiers des panneaux à remplacer dans les deux ans", s'indigne Stéphane Dottelonde, président de l'Union de la publicité extérieure, qui rassemble les afficheurs. "Le 4 par 3, c'est symbolique et déjà une énorme avancée, car l'agression publicitaire passe aussi par la taille de l'affichage", estime Laure Nicolas, porte-parole de Résistance à l'agression publicitaire (RAP), une association qui a participé au projet.

Car ce nouveau règlement n’est pas sorti de la cuisse de Jupiter : il est le fruit de multiples réunions organisées depuis quatre ans entre élus, préfecture, associations, chambre de commerce et afficheurs.

L'interdiction du micro-affichage, ces affichettes publicitaires apposées sur 6.000 vitrines de commerçants parisiens, fait aussi réagir : le français Insert, spécialiste de ce format, réalise à Paris 30% de son chiffre d'affaires. Insert brandit le risque du dépôt de bilan, avec 600 licenciements à la clé.

Par ailleurs, l’affichage publicitaire parisien finance les Vélib’ : c’est dans le contrat signé par JC Decaux. Ce qui fait dire à Didier Beauclair, directeur des médias de l'Union des annonceurs, qu’"on ne peut pas à la fois diaboliser la publicité et espérer en retirer tout le bénéfice".

Ce vote intervient dans un contexte pré-électoral qui a sans doute joué pour beaucoup car ce nouveau règlement, très "écolo" permet aux élus socialistes de couper l’herbe sous le pied des Verts qui en avaient fait l’un de leurs chevaux de bataille.

Gilles Halais (avec agences)

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