Royal sommée de s'expliquer trente-cinq ans après un rejet radioactif dans la Loire
En 1980, une centrale nucléaire du Cher avait illégalement rejeté du plutonium dans le fleuve, selon les révélations d'un documentaire diffusé lundi sur Canal+. Des révélations qui ont fait réagir le député EELV Denis Baupin, mercredi.
Denis Baupin veut en avoir le cœur net. Le député écologiste a interpellé la ministre de l'Energie Ségolène Royal, mercredi 6 mai, sur les suites que le gouvernement entend donner aux révélations d'un documentaire diffusé lundi sur Canal+, concernant un rejet illégal, et passé sous silence, de plutonium dans l'environnement depuis une centrale nucléaire en 1980.
Selon ce documentaire, intitulé "Nucléaire, la politique du mensonge ?", la centrale de Saint-Laurent-des-Eaux (Loir-et-Cher), exploitée par EDF, a connu un incident le 13 mars 1980 qui a entraîné un rejet de plutonium dans la Loire, une pratique illégale. Interrogé dans le documentaire, Marcel Boiteux, président d'EDF au moment des faits, reconnaît cette pratique. "C'est quand même pas grand chose. C'est pas bien mais c'est pas grave (...)", affirme l'actuel président d'honneur d'EDF, qui ajoute que si cela a été fait, c'est "avec l'aval des pouvoirs publics, on n'aurait pas pu le faire autrement".
Il exige la révélation des incidents "passés sous silence"
Une affirmation grave pour Denis Baupin qui a sommé Ségolène Royal de s'expliquer. "L'Etat était-il informé de ces accidents ? A-t-il autorisé des rejets radioactifs dans la Loire et tu l'information ?", a demandé le député EELV, dans une question écrite adressée à la ministre de l'Energie et de l'Environnement. Le parlementaire souhaite connaître "les suites, notamment juridiques, que Mme la ministre entend donner à ces très graves infractions révélées tardivement".
Selon le documentaire, cette centrale a connu un autre problème en 1969, sans rejet dans l'environnement cette fois. Le député écologiste demande donc que "l'ensemble des incidents et accidents de cet ordre, qui auraient pu être passés sous silence par le passé, soient rendus publics".
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