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"J'ai catalysé la foudre divine !" dit Anne Lauvergeon à propos de son éviction d'Aréva

"J'ai catalysé la foudre divine ! Tous ceux qui s'opposaient (...) devaient disparaître", affirme Anne Lauvergeon, ancienne PDG d'Areva qui s'estime victime d'"une cabale" pour avoir refusé des ventes voulues par l'Elysée.
Article rédigé par Pierre Magnan
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Anne Lauvergeon et Henri Proglio en mars 2011 (AFP/ JACQUES DEMARTHON)

"J'ai catalysé la foudre divine ! Tous ceux qui s'opposaient (...) devaient disparaître", affirme Anne Lauvergeon, ancienne PDG d'Areva qui s'estime victime d'"une cabale" pour avoir refusé des ventes voulues par l'Elysée.

"Je suis triste et consternée de la cabale menée contre moi. On ment sur l'essentiel", affirme au daté du 10 février l'ancienne présidente du directoire du géant nucléaire français, dont le mandat n'a pas été renouvelé en juin dernier par Nicolas Sarkozy.

Dans cet entretien, "Atomic Anne", comme l'appelait les Américains, met en cause Henri Proglio, PDG d'EDF et Claude Guéant, l'actuel ministre de l'intérieur et ancien secrétaire général de l'Elysée.

Anne Lauvergeon affirme s'être opposée à la vente "du nucléaire à n'importe qui", comme la Libye de Khadafi. Une politique voulue "par Claude Guéant [alors secrétaire général de l'Elysée], relayée par François Roussely [ex-patron d'EDF], banquier conseil des Qataris et d'EDF, et chargé fin 2009 par le chef de l'Etat d'une mission pour restructurer la filière nucléaire, et par Henri Proglio [actuel PDG d'EDF], affirme-t-elle.

"J'ai dérangé des intérêts de toute nature, des réseaux et des intermédiaires dont je ne soupçonnais même pas l'existence il y a quelques années", explique l'ancienne patronne du nucléaire français.

Uramin

A propos de la polémique sur une société minière Uramin achetée, trop cher selon les détracteurs d'Anne Lauvergeon, par Aréva, l'ancienne PDG s"'interroge : qui a décidé de ressortir ce dossier en sachant pourtant qu'il est vide, alors que la compétition internationale bat son plein ? C'est contraire à l'intérêt social d'Areva. Et ces soupçons sur mon intégrité et ma compétence, j'en ai assez !"

Après la décision du gouvernement sur la filialisation des activités minières. Anne Lauvergeon se demande : "Etait-ce si urgent ? Est-ce la première étape vers le démantèlement d'Areva ?".

Pas d'esprit de vengeance

L'ancienne sherpa de François Mitterrand à l'Elysée (qui a dirigé Aréva de 1999 à 2011) ne cache pas ses amitiés socialistes. "Ce n'est pas un secret, que j'apprécie François Hollande. Mais le monde qui me tient à cœur, c'est celui des entreprises", précise Mme Lauvergeon.

A propos d'éventuelles représailles en cas de victoire de la gauche lors des prochaines élections, elle affirme ; "Je ne suis pas la comtesse de Monte-Cristo ! Vous n'empêcherez jamais les paranoïaques d'avoir des craintes. Comment expliquer autrement leur acharnement ? Mais ils font une profonde erreur psychologique : je ne suis pas animée par un esprit de vengeance".

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