Cet article date de plus d'un an.

EDF, Orano, Andra, CEA, IRSN, ASN... Qui sont les acteurs industriels et scientifiques du nucléaire en France ?

Le gouvernement s'apprête à supprimer l'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN) afin de diviser ses compétences entre l'ASN et le CEA. Tour d'horizon des différents acteurs du nucléaire français et de leurs compétences.
Article rédigé par Pierre-François Plessis, franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 6min
La centrale nucléaire de Bugey dans l'Ain, Le 06/08/2022. (NICOLAS LIPONNE / HANS LUCAS)

Le gouvernement a annoncé mercredi 8 février son intention de supprimer l'IRSN, via un amendement à son projet de loi sur l'accélération du nucléaire qui a entamé sa navette parlementaire fin janvier. Les compétences de l'IRSN seraient alors divisées en deux parties : ses missions de recherche reviendraient au Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA), et ses compétences d'expertise seraient transférées à l'Autorité de sûreté nucléaire (ASN), deux des organismes publics dédiés au nucléaire. En 70 ans d'histoire, l'énergie atomique française a justifié la création de nombreux acteurs publics industriels, de recherche ou de contrôle et autant d'acronymes plus ou moins célèbres, sans qu'il soit évident de distinguer pour chacun ses compétences propres. En voici les principaux.

EDF

EDF est une entreprise publique détenue à 90 % par l’État français. C’est le premier producteur et le premier fournisseur d’électricité en France. Depuis le démantèlement d’Areva, en 2016, le groupe EDF gère l’exploitation des 58 réacteurs nucléaires en service en France répartis sur 19 sites qui génèrent près de 75 % de la production électrique française.

EDF a également repris en 2016 l’activité de construction des nouveaux réacteurs nucléaires. C’est elle notamment qui est en charge de la construction de l’EPR (réacteur nouvelle génération) de Flamanville, lancée en 2007.

Orano (anciennement Areva)

Orano est une société publique détenue à plus de 90 % par l’État français, née du démantèlement d’Areva, engagé en 2016 et terminé en 2018. Elle intervient dans l'ensemble du cycle du combustible nucléaire, notamment l’extraction minière de l’uranium, puis la concentration, le raffinage, l’enrichissement de cet uranium et l’assemblage des combustibles qui sont ensuite utilisés dans les centrales nucléaires désormais exploitées par EDF.

Orano gère également les déchets radioactifs ainsi que les combustibles nucléaires usés. C’est par exemple à l’usine Orano de La Hague qu’ont été acheminés les combustibles usagés des réacteurs de la centrale de Fessenheim, arrêtée en 2020.

L'Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra)

Née en 1979, l'Andra est un établissement public à caractère industriel et commercial depuis 1991 et placé sous la tutelle des ministères en charge de l’énergie, de la recherche et de l’environnement. Elle compte cinq sites à travers la France.

Les compétences de l'Andra sont liées à la gestion à long terme des déchets radioactifs produits en France. Elle s'occupe de la conception et l'exploitation des centres de stockage, la collecte, le transport et la prise en charge des déchets radioactifs des petits producteurs hors électronucléaire, et la remise en état de sites pollués. Elle recense également l'ensemble des matières et des déchets radioactifs présents sur le territoire français, et collecte les objets radioactifs à usage familial.

L’Autorité de sûreté nucléaire (ASN)

L’ASN est fondée en 1973 puis transformée en autorité administrative indépendante en 2006 par la loi relative à la transparence et à la sécurité en matière nucléaire (dite "loi TSN").

Elle est le "gendarme" du nucléaire en France et assure, au nom de l’État, le contrôle de la sûreté nucléaire et de la radioprotection en France. C'est elle qui réglemente et autorise l’exploitation des installations concernées, mène des inspections pour vérifier qu’elles respectent les règles de sûreté. Elle a le pouvoir de sanctionner et d’arrêter les installations en cas de manquement. Elle a aussi une mission d'information destinée au public sur son activité et l’état de la sûreté nucléaire, et assiste le Gouvernement dans la gestion de crise.

L'Institut de radioprotection et de sûreté nucléaire (IRSN)

L'IRSN est un établissement public à caractère industriel et commercial sous la tutelle des ministres chargés de l'énergie, de l'environnement, de la défense, de la recherche et de la santé. Il a été créé en 2001.

Il mène des activités de recherche et d'expertise sur l'ensemble des risques liés aux rayonnements ionisants, qu'ils soient utilisés par l'industrie, la médecine, ou encore naturels. Plus précisément, ses missions d'expertise et de recherche se concentrent sur les domaines suivants : la sûreté nucléaire, la sûreté des transports de matières radioactives et fissiles, la protection de l'homme et de l'environnement contre les rayonnements ionisants, la protection et le contrôle des matières nucléaires ou encore la protection des installations nucléaires et des transports de matières radioactives et fissiles contre les actes de malveillance

Le Commissariat à l'énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA)

Le CEA est un organisme public de recherche à caractère scientifique, technique et industriel, sous la tutelle des ministres chargés de l'énergie, de la recherche, de l'industrie et de la défense. Il a été fondé en 1945 à la demande du général de Gaulle, quelques jours après le bombardement d'Hiroshima et Nagasaki par l'aviation américaine.

Il exerce des compétences de recherche et de veille scientifique et a pour mission de développer les applications de l'énergie nucléaire dans les domaines scientifique, industriel, et de la défense nationale. Depuis 2015, ses compétences sont étendues aux énergies alternatives.

 

 

 

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.