Nouvelles règles de la FIFA : des centaines d'enfants privés de licence de foot

Pour leur première licence de football, ils devaient en principe attendre une semaine. Finalement, les quinze enfants de l'E.S Parisienne n'ont pas joué de matchs pendant des mois... juste parce qu'ils ne sont pas Français.
_ Dans ce club parisien, près de la moitié des 800 jeunes sont de nationalité étrangère. Son président regrette les conditions imposées par la FIFA : "on dirait presque que c'est pour une demande de naturalisation. Par exemple, un enfant de six ans, de nationalité étrangère : on lui demande un justificatif officiel de résidence des parents (quittance de loyer ou facture), un permis de travail d'au moins un des parents, etc... Tout cela pour jouer au football !"

Ces règles, très strictes, sont appliquées depuis novembre dernier, pour lutter contre le trafic d'enfants dans le monde de football.
_ Cela concerne dix à vingt cas par an en France, sur environ 15.000 mineurs étrangers...

Pour simplifier les démarches, Jean Lapeyre, de la Fédération Française de Football, a demandé des dérogations à la FIFA : "nous sommes dans la pire situation, avec d'un côté la FIFA qui nous oblige à appliquer sa réglementation, et de l'autre côté ces clubs, ces enfants, ces parents qui ne comprennent pas qu'on empêche leurs enfants de jouer.
_ Cela mérite un examen personnalisé : si un enfant de sept ans est en France depuis quatre ans, il est évident qu'on est loin d'un scénario de trafic."

La Fédération l'assure : il ne reste que quelques centaines de cas en attente, et uniquement en Ile-de-France. Les petits Zidane ou Makelele devraient bientôt pouvoir jouer leur premier match officiel. En attendant, ils s'entraînent, comme les autres.

Mila Ta Ninga