Nouveaux sacrifices en espérant sauver l'emploi chez Continental
L'équipementier automobile Continental donne-t-il dans le remake ? Ou a-t-il vraiment l'intention de sauver les site de Midi-Pyrénées ? A la lumière de ce qui s'est passé l'an dernier à Clairoix, dans l'Oise, la question est permise. Mais les salariés de Continental Automotive France à Toulouse, Boussens et Foix, et dans une antenne de Rambouillet, dans les Yvelines, ont décidé d'opter pour cet espoir.
Ils ont répondu oui à 52% au plan de maintien de l'emploi soumis à la consultation par la direction. 83% d'entre eux ont participé au scrutin, alors que les syndicats appelaient au boycott. Le plan propose une réduction du coût du travail de 8% en échange du maintien de l'emploi pour le cinq prochaines années. Les augmentations de salaires sont quasiment gelées pour 2011, les primes d'intéressement sont sévèrement rabotées et deux jours de RTT par an vont sauter jusqu'en 2015. A ces conditions, la direction allemande du groupe promet un maintien de l'activité sur cette période.
Continental est pourtant une entreprise habituée aux bénéfices. Mais la direction affirme que les commandes de 2012-2013 laissent planer une menace sur la santé du groupe.
Les syndicats récusent cette logique et rappellent que dans une entreprise, la voie légale passe par la négociation avec les représentants élus du personnel. Négociation qui doit avoir lieu, mais la direction, forte du résultat de la consultation, dispose d'un argument de poids pour faire plier les syndicats.
Ces derniers avaient appelé au boycott du scrutin. Ils affirment que les propositions de la direction reviennent à une baisse de salaire de 1,4%, sans aucune contrepartie chiffrée en termes d'emplois et d'investissements. Surtout, l'exemple de Clairoix est dans tous les esprits. Sur ce site de l'Oise, les salariés avaient accepté un retour aux 40 heures en échange, déjà, de promesses de maintien de l'activité. Mais en 2009, l'usine a fermé. Une délégation de picards avait d'ailleurs fait le déplacement, hier, en Midi-Pyrénées, pour rappeler que dans leur cas, les promesses de Continental n'avaient engagé que ceux qui ont choisi d'accorder leur confiance.
Grégoire Lecalot, avec agences
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