Négociations rompues et supermarchés perturbés à la Réunion
Alors que la tension a atteint son paroxysme à la Martinique cette nuit (lire notre article), qu'elle ne retombe pas totalement en Guadeloupe, elle grimpe à la Réunion.
_ Les négociations sur les prix et les salaires entre les représentants de l'Etat, ceux du monde économique, les collectivités locales et le Collectif des organisations syndicales, politiques et associatives de la Réunion (Cospar) ont été rompues. La rencontre prévue en préfecture à Saint-Denis ne s'est pas tenue. Par contre les discussions sur les loyers ont eu lieu avec les bailleurs sociaux.
Ce sont les représentants du monde économique qui ont claqué la porte. Ils protestent contre les manifestations de petits groupes (une trentaine de personnes) qui se sont tenues devant plusieurs grandes surfaces, notamment les quinze nouveaux magasins de l'enseigne Leclerc qui ont ouvert aujourd'hui sur l'île. Ces démonstrations auxquelles se sont joints quelques consommateurs mécontents ont obligé les enseigne à baisser le rideau le temps que la situation se calme. Elles ont ensuite pu rouvrir.
Les représentants du monde économique expliquent qu'ils ne peuvent pas “discuter sous la contrainte physique”. “Les négociations ont été rompues par la grande distribution sous un prétexte fallacieux, nous allons durcir le mouvement et multiplier les opérations coup de poing”, répond le Cospar.
“L'Etat a sur la table toutes les réponses à ces revendications”, avait assuré vendredi Yves Jégo, secrétaire d'Etat à l'Outre-mer. Ces propositions auraient été transmises en cours de journée au Cospar, qui n'a pas communiqué à ce sujet.
_ Yves Jégo qui a aussi annoncé son retour aux Antilles, la semaine du 16 mars, à la demande de Nicolas Sarkozy, pour préparer la tenue des états-généraux voulus par le président de la République, et pour mettre en place un plan de sortie de crise pour la Guadeloupe et la Martinique.
Vision optimiste, car la Martinique, en grève depuis un mois, semble au cœur du cyclone et en Guadeloupe, plusieurs milliers de personnes ont défilé à Pointe-à-Pitre pour dénoncer la non application des accords de sortie de crise (dits accords “Bino”) par certaines entreprises.
Par ailleurs, le parquet de Pointe-à-Pitre a décidé l'ouverture d'une enquête judiciaire contre le leader guadeloupéen du LKP, Elie Domota, pour provocation à la haine raciale et tentative d'extorsion de signature, après ses propos controversés.
Grégoire Lecalot, avec agences
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