Moi, Philippe Caubère, client de prostituées...
Alors que la mission d’information de l’Assemblée nationale sur la prostitution a proposé aujourd'hui de sanctionner les clients de prostituées de six mois de prison et 3.000 euros d'amende, on apprend qu'un homme sur huit en France a déjà eu recours à une prestation sexuelle tarifée, selon une enquête de l'Amicale du Nid, association d'aide et de réinsertion des victimes de la prostitution. Philippe Caubère fait partie de ces clients et le revendique.
"Le recours à la prostitution, plaide-t-il, c'est le recours à l'amour, au sexe. C'est pas la drogue, c'est pas la délinquance. Quand j'ai eu 18 ans, je me suis prostitué moi, pour pouvoir dormir le soir, manger. Je ne m'en suis pas porté mal !"
Pour l'homme de théâtre, incarnant Molière dans le film d'Ariane Mouchkine, " c'est infâme d'être traité de délinquant parce qu'on va aller voir voir une fille pour coucher avec elle".
_ " Elle sort d'où cette morale ? Elle vient de la religion, elle vient du féminisme ?", ajoute Philippe Caubère qui estime cette atteinte à la liberté sexuelle "aussi grave que si on s'en prenait à l'homosexualité".
Une voix isolée pourtant, même s'il y en a d'autres pour dénoncer ce projet. L'association Act-Up par exemple, elle, en redoute "les conséquences sanitaires", notamment la propagation du VIH. Elle estime que davantage pénalisée, la prostitution ira se pratiquer dans des endroits encore plus reculés et des conditions insécurisantes.
_ Ce sont enfin des syndicats de policiers qui manifestent leur scepticisme. Les témoignages des clients leur étaient fort utiles dans les enquêtes sur le proxénétisme. Les pénaliser risque peut-être de les faire taire.
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