Mobilité des fonctionnaires : des licenciements déguisés ?
"Une boite à outils pour tailler dans les effectifs".
_ C’est ainsi que Gérard Aschieri, secrétaire général de la FSU, juge ce projet de décret relatif à la "réorientation professionnelle des fonctionnaires de l’Etat" - le texte sera soumis le 11 février au Conseil supérieur de la Fonction publique. "Et cela au moment où la politique de non remplacement d’un fonctionnaire sur deux sera limitée par la baisse du nombre de départs à la retraite", ajoute le leader syndical dans les colonnes de Libération.
"Licenciement sans aucun garde-fou social"
Les syndicats, qui demandent le retrait pur et simple du décret, craignent que l’Etat ne fasse des propositions de reclassement si dissuasives que les agents concernés, dont les postes sont supprimés, n’aient d’autre choix que de refuser. Et comme cela va concerner des dizaines de milliers d’agents, estime-t-on de source syndicale, il ne s’agirait donc ni plus ni moins que d’un licenciement, un véritable plan social, sans aucun garde-fou social.
Invité ce matin de France Info, le ministre de la Fonction publique a défendu bec et ongle son projet, estimant "profondément normal" que l’Etat mette en disponibilité un fonctionnaire qui refuserait trois propositions de poste. Eric Woerth s’est voulu rassurant s'agissant des propositions qui seront faites aux fonctionnaires font le poste sera supprimé : il sera tenu "compte de ses capacités, de sa formation, de ses contraintes familiales ou géographiques", assure le ministre.
_ Et "si la personne refuse, c’est qu’au fond elle n’a plus envie de travailler dans l’administration", a conclu Eric Woerth.
Le gouvernement prévoit cette année la suppression de 33.749 postes équivalents temps plein de fonctionnaires.
Gilles Halais, avec agences
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