Mobilisation en demi-teinte pour la journée contre l'austérité
130.000 manifestants dans toute la France, selon la CGT. 66.000, selon le ministère de l'Intérieur. Quelle que soit la source, on ne peut pas vraiment parler de raz-de-marée dans les rues pour cette journée européenne contre l'austérité.
Le mot d'ordre est pourtant fédérateur, en pleine crise de la zone euro et alors que la rigueur semble s'imposer un peu partout : "Trop, c'est trop" . Les manifestants réclament "plus de justice sociale" , à la veille d'un sommet européen où les dirigeants assurent qu'on parlera aussi de croissance.
Pour le leader de la CGT, Bernard Thibault (en tête du cortège parisien), "cette journée c'est le plus important meeting du mois de février" , alors que la campagne pour la présidentielle prend de la vitesse.
"Voter, c'est bien, mais manifester c'est une façon de mettre la pression aux candidats"
C'est justement la présidentielle qui aura joué le rôle de pomme de discorde. FO et la CFDT se sont désolidarisés de la ligne très politique de la CGT (Bernard Thibault ne cache pas qu'il votera contre Nicolas Sarkozy). Pour eux, il faut éviter à tout prix une politisation du message social à quelques semaines de la présidentielle. Le leader de la CFDT François Chérèque accuse même la CGT d'être "rentrée dans une démarche partisane" . FO, elle, est carrément absente des défilés.
Mais dans le cortège, on estime que c'est justement la proximité de l'élection qui doit mobiliser. "Voter, c'est bien, mais manifester c'est une façon de mettre la pression aux candidats" , pour un manifestant parisien de SUD-Rail.
La CGT avait aussi lancé un appel à la grève, aux effets limités : l'aéroport de Rouen a été fermé, des vols annulés à Pau. Les perturbations les plus importantes ont été enregistrées sur les aéroports de Marseille, Nice, Lyon et Lille.
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