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La PMA accessible à toutes les femmes : "Une exigence d’égalité et une nécessité d’un point de vue sanitaire"

Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doit rendre mardi un avis très attendu sur la PMA (procréation médicalement assistée), notamment pour les couples de femmes qui n'ont pas d'autre choix aujourd'hui que de se tourner vers des cliniques étrangères.

Article rédigé par Bruno Rougier, franceinfo - Edité par Cécile Mimaut
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Les couples lesbiens revendiquent le droit d'accès à la PMA, comme les couples hétérosexuels. Image d'illustration. (MAXPPP)

Le Comité consultatif national d'éthique (CCNE) doit se prononcer, mardi, sur la question de l'élargissement de la procréation médicalement assistée (PMA) aux femmes seules et aux couples lesbiens. La PMA, qui désigne un ensemble de techniques médicales telles que la fécondation in vitro ou le don de sperme, est aujourd’hui réservée en France aux seuls couples hétérosexuels qui rencontrent des problèmes d'infertilité. Pour les autres cas, la seule solution est de se tourner vers l'étranger.

Si de nombreuses cliniques, que ce soit en Espagne, en Belgique aux Pays-Bas ou encore au Danemark, proposent la procréation médicalement assistée aux femmes célibataires ou aux couples de femmes qui souhaitent avoir un enfant, la procédure est loin d’être évidente pour les Françaises, rappelle Eloïne Thevenet Fouilloux, vice-présidente de l’association Les Enfants d'Arc en Ciel, qui accompagne les personnes LGBT dans leur projet parental.

Entre 5 000 et 20 000 euros pour une "galère"

"C’est difficile de choisir parce que toutes (les cliniques) ont des protocoles différents, des fonctionnements différents, des tarifs différents", qui peuvent varier entre 5 000 euros "au minimum" et 20 000 euros selon les cas. Il faut aussi pouvoir partir du jour au lendemain quand les résultats l’imposent. "C'est une galère, car quand on vous dit le soir à 18h30 qu’il faut que vous soyez à Bruxelles à 8h le lendemain, il y a toute une organisation qui est extrêmement compliquée", ajoute Eloïne Thevenet Fouilloux. Mais avant de se lancer, il faut encore trouver un médecin qui accepte de faire le suivi quotidien en France, avec les prescriptions d'une clinique étrangère.

Les femmes se trouvent à devoir jongler avec des protocoles différents, des médicaments différents et doivent faire le tri elles-mêmes. On se retrouve dans des situations où clairement les femmes sont en danger

Eloïne Thevenet Fouilloux, vice-présidente de l'association Les enfants d'arc-en-ciel

à franceinfo

L'accès à la PMA pour toutes, sans restriction, n'est pas une demande nouvelle en France. Encore le week-end dernier, des milliers de personnes, réunies pour la quarantième Marche des fiertés parisienne, ont revendiqué cet accès plus large à la procréation médicalement assistée. "Il me semble que c’est une exigence d’égalité tout simplement. Et c’est une nécessité d’un point de vue sanitaire", insiste Eloïne Thevenet Fouilloux. Cette demande a aussi été défendue par le candidat Emmanuel Macron pendant la campagne présidentielle, rappelle-t-elle. "Les promesses sont censées être tenues. Emmanuel Macron a dit qu’il suivrait les recommandations du CCNE. On ne peut qu’espérer que son avis sera favorable et sera suivi des faits très rapidement"

Selon un récent sondage IFOP, 60% des Français se disent favorables à l'élargissement de la procréation médicalement assistée aux couples de femmes. Un chiffre en hausse constante depuis 2013.

Le reportage de Bruno Rougier

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