Mariage pour tous : première nuit marathon pour les députés
Où en est-on ?
Pas très loin... Les députés ont entamé l'examen des quelque
5.000 amendements au projet de loi sur le mariage pour tous. La plupart d'entre
eux concernent l'article 1, autorisant le mariage pour les personnes de même
sexe. Résultat : malgré un début d'examen à 9h30 vendredi matin, les élus n'ont
pas encore réussi à voter ce premier article avant la suspension de la séance à
2h du matin ce samedi.
Le lièvre et la tortue
On a surtout entendu les députés de l'opposition pendant ce
premier jour de débat nocturne. Il faut dire que la quasi-totalité des
amendements ont été déposés par l'UMP et que chaque député a le droit à deux
minutes pour parler de son texte. Autre explication de la lenteur des débats :
la multiplication des rappels aux règlements (qui permettent de suspendre la
discussion) et les interruptions de séances (trois en quatre heures de temps). Dans
l'opposition, on a donc décidé de jouer la montre.
Côté majorité, on espérait pouvoir voter l'article 1 dès cette
première séance nocturne. Les députés socialistes n'ont donc quasiment pas parlé
pendant le débat.
Mais en voulant passer le plus rapidement possible sur les
amendements de l'opposition, Claude Bartolone a aussi réussi à crisper une
partie de l'opposition.
La passe d'arme Jacob / Coronado
C'est l'échange le plus violent de cette première nuit de
débat sur les amendements au projet de loi. Tout est parti d'une déclaration du
patron du groupe UMP à l'Assemblée, très remonté contre les prises de position
du député EELV.
Et sur le fond ?
Si l'article débattu pendant cette séance nocturne
concernait le mariage pour les couples de même sexe, c'est surtout sur la
question de la filiation que les députés de l'opposition se sont exprimés. Il a
beaucoup été question de la procréation médicalement assistée et de la gestation pour autrui.
Face à l'opposition, le gouvernement n'a cessé de répéter
qu'il était opposé à la grossesse pour autrui et que la PMA n'était pas encore
à l'ordre du jour.
Dans les coulisses de l'Assemblée
"On voit que ce n'est pas n'importe quel soir. C'est
rare qu'à deux heures du matin, il reste encore des orateurs reconnus dans
chaque camp ", observe un huissier de l'Assemblée. Pour autant, ce dernier
note que "pour le Pacs, c'était encore plus intense. Là, je trouve les
débats plutôt calmes ".
Dans la salle des Quatre Colonnes, où les
journalistes peuvent interroger les élus, un autre affirme que "voir
encore des équipes de télévision à minuit, c'est rare ". Un peu plus tôt, pendant
la pause dîner, des agents de nettoyage s'exaspéraient en ramassant des
feuilles éparpillées sur le sol : "Tous ces amendements... Il y en a
vraiment partout. Ils se sont lâchés cette fois ".
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