Cet article date de plus d'onze ans.

Mariage pour tous : débats au Sénat, manifestations dans la rue

Les sénateurs ont entamé jeudi après-midi l'examen du projet de loi sur le mariage pour tous, dans une ambiance plus tendue qu'à l'accoutumée, dans une assemblée peu habituée aux débordements. Climat tendu également à l'extérieur, où quelque 3.000 militants anti-mariage gay avaient décidé de se faire entendre.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Nathanaël Charbonnier Radio France)

Comme dans un match de boxe, on peut parler ici de second round. Après le vote, le 12 février dernier, du projet de loi sur le mariage pour tous à l'Assemblée nationale, c'est au tour du Sénat de se pencher sur le texte. Mais l'issue des débats reste pour l'heure incertaine, la gauche ne disposant dans cet hémicycle que d'une majorité de six voix.

"Le mariage est pris comme un acte de liberté, liberté de se choisir, de vivre ensemble, de divorcer, de ne pas se marier" (Christiane Taubira)

Comme devant les députés, c'est la ministre de la Justice Christiane Taubira qui est venue défendre le projet de loi devant les sénateurs. Sans notes, comme à son habitude, elle a voulu croire que le Sénat était "une maison dont la culture pousse davantage vers le fond et le droit que les joutes et les polémiques" . Mais l'ambiance n'en a pas moins été électrique dès les premières interventions, notamment celle du rapporteur de la commission des lois Jean-Pierre Michel (PS), conspué par la droite de l'hémicycle, et qui a dû s'interrompre à plusieurs reprises.

Près de 280 amendements ont été déposés par l'opposition, loin cependant des 5.000 examinés pendant près de quinze jours par les députés en février dernier.

Mobilisation des "anti"

Les opposants au mariage pour tous ont décidé de se mobiliser pour cette première journée d'examen du projet de loi au Sénat. Au premier rang des "anti", la Manif pour tous, organisatrice des grands rassemblements des 13 janvier et 24 mars derniers à Paris. Équipés de casseroles, drapeaux et autres sifflets, les manifestants se sont donnés rendez-vous dès 18 heures à proximité du Palais du Luxembourg, dont le parc a été partiellement fermé. Quelques centaines de manifestants sont également descendus dans les rues de Toulouse et Lyon.

À lire > Qui se cache derrière la Manif pour tous ?

Aux cris de "La loi ne passera pas !" ou encore "le Sénat avec nous !" , quelque 3.000 manifestants, maintenus éloignés du Palais du Luxembourg par un important dispositif de sécurité, se sont bruyamment fait entendre au son des sifflets, avant de se disperser dans le calme.

Autre ambiance quelques rues plus loin avec les militants de Civitas, l'association proche des catholiques intégristes. Moyen de pression sur les sénateurs privilégié : la prière, silencieuse, devant un tableau de la Sainte famille.

Un autre collectif, pro-mariage homosexuel, s'est lui aussi réuni à quelques centaines de mètres du Sénat, pour "s'opposer à la haine" . Les différents rassemblements ont eu lieu dans le calme.

Les débats doivent durer au Sénat jusqu'au 12 ou au 13 avril prochain. Le texte fera ensuite la navette à l'Assemblée nationale.

 

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.