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Marche des fiertés à Toulouse : "Il reste difficile encore aujourd'hui de se tenir la main et de s'embrasser dans la rue"

À Toulouse, La Marche des fiertés a réuni samedi des milliers de personnes pour faire la fête et surtout défendre les droits à la différence des homosexuels, bisexuels et transgenres.

Article rédigé par Stéphane Iglésis
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
La marche des fiertés à Toulouse, le 10 juin 2017. (STEPHANE IGLESIS / RADIO FRANCE)

Des milliers de personnes ont défilé à Toulouse, samedi 10 juin, pour La Marche des fiertés, une fête en pleine rue pour défendre les droits des lesbiennes, gays, bis, trans, intersexes et queers. 

Les organisateurs attendaient entre 10 000 à 30 000 personnes pour le grand défilé dans l'hyper-centre de la ville rose au son d'une musique tonitruante. Dans le cortège, beaucoup espèrent un changement d'état d'esprit général.

Une recrudescence des actes homophobes

Sur la banderole de tête est affichée la revendication centrale, "Stop aux agressions et aux phobies contre les communautés homosexuelles et transgenre". "Il reste difficile encore aujourd'hui de se tenir la main et de s'embrasser dans la rue", assure Sami, l'un des manifestants. 

Malgré tout, on est en 2017, on continue de recevoir des insultes et des regards déplacés. On a le droit de marcher, de s'embrasser, d'être libres.

Jean-Lou, participant à La Marche des fiertés à Toulouse

à franceinfo

Pour Christine Tatareau, déléguée Midi-Pyrénées pour SOS Homophobie, il y a encore de nombreux droits à défendre. "Certains partis essayent de remettre en cause nos droits, notamment revenir sur le mariage pour tous, déplore la militante. L'adoption pour les couples de lesbiennes ne va pas non plus de soi, elles sont souvent obligées de prendre un avocat. Ensuite, la PMA promise par François Hollande, on ne l'a pas eue. On constate, et on le voit dans le rapport de SOS Homophobie de cette année, une recrudescence des actes homophobes, notamment transphobes.

Je pense qu'il y a encore beaucoup de travail à faire et on a besoin, plus que jamais, de Marches des fiertés encore, encore et encore.

Christine Tatareau, SOS Homophobie

à franceinfo

C'est la première Marche des fiertés pour Thomas. Il est venu, "pour être présent, pour la diversité et contre les actes violents et les camps de concentration en Tchétchénie." Selma, elle, est non-voyante et déplore que la société n'aime toujours pas les différences : "L'homosexualité n'est pas très voyante finalement. On regarde toujours d'un air choqué les fauteuils roulants dans la rue et pour les couples gays c'est pareil. Je trouve cela dommage."

La marche des fiertés, le 10 juin 2017, à Toulouse. (STEPHANE IGLESIS / RADIO FRANCE)

"C'est une marche très importante, insiste Fabrice, un autre manifestant, qui vient chaque année. Ici, tout le monde se retrouve, quelque soit son identité. Dans les associations on a parfois tendance à être replier sur soi-même. C'est l'occasion de tous se retrouver et d'échanger ensemble pour un combat qui, au final, est commun. Les discrimminations sont multiples, même pour les gays elles continuent à exister.

Ce qu'on recherche dans les mouvements LGBT c'est avant tout d'essayer de construire un monde différent, plus inventif, plus créatif et qui donne une place à chacun et à chacune.

Fabrice, participant à La Marche des fiertés à Toulouse

à franceinfo

Un important service d'ordre encadrait le cortège avec instruction de le garder compact pour des raisons de sécurité.

"Ici, tout le monde se retrouve, quelque soit son identité", Fabrice, participant à la Marche des fiertés de Toulouse, à franceinfo

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