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Manif pour tous : l'exécutif appelle l'opposition à "prendre sa responsabilité"

À la veille de la Manif pour tous qui se déroule dimanche à Paris, François Hollande et le gouvernement multiplient les appels à la prudence. Manuel Valls déconseille aux "familles avec des enfants" à défiler ce dimanche "face à des menaces physiques". En réaction, Jean-François Copé, dénonce des "tentatives inacceptables d'intimidation" de la part du gouvernement.
Article rédigé par Baptiste Schweitzer
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Maxppp)

"Nous craignons des actions de groupes d'extrême droite. La vérité m'oblige à dire mon inquiétude. Je déconseille aux familles avec des enfants de se rendre à cette manifestation ", lance ce samedi Manuel Valls aux personnes qui souhaitent se rendre à la Manif pour tous prévue dimanche dans les rues de Paris. 

"Cette
manifestation vise à contester une loi votée par le Parlement et ratifiée par
le Conseil constitutionnel, donc, si chacun a le droit d'aller manifester, on
n'en voit pas bien ni le sens, ni le but." (Manuel Valls)

Quelles sont les menaces ?

Invité de France Info vendredi, le ministre de l'Intérieur avait déjà fait part de son inquiétude avant cette manifestation. Selon lui, des "groupes radicaux d'extrême droite veulent venir en nombre pour créer l'affrontement et le désordre et pour s'en prendre aux symboles de la République qu'ils haïssent ".

De son côté, Frigide Barjot fait état "de menaces très précises sur ma personne. Dès que je sortirais, des personnes d'extrême droite vont chercher à me nuire, à me casser la gueule ". L'organisatrice de la Manif pour tous a donc expliqué qu'elle ne "pense ne pas s'y rendre".

"Prendre sa responsabilité "

En déplacement en Ethiopie, François Hollande a déclaré que "la seule recommandation que je peux faire, c'est que la liberté de manifester en France est entière mais que chacun doit faire attention et prendre sa responsabilité ".

De son côté, le Premier ministre estime de son côté que les responsables de l'UMP prenaient "une lourde responsabilité en provoquant la crispation et la radicalisation"  de certains manifestants en appelant à manifester.

Le Premier ministre vise
notamment Jean-François Copé, le président de l'UMP. Il a appelé à défiler
massivement contre la politique du gouvernement, notamment familiale estimant que "la place d'un grand politique d'opposition est d'être au milieu des Français ". Une
position qui créé des dissensions au sein même du principal parti d'opposition.
 

"Tentatives inacceptables d'intimidation "

Mais pour Jean-François Copé, les déclarations du gouvernement sont surtout des "tentatives inacceptables de pression et d'intimidation pour tenter de décourager" les oposants au mariage pour tous à manifester ce dimanche. Le président de l'UMP "appelle Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls à reprendre leurs esprits ".

Pour autant, le dirigeant de l'UMP a également condamné "par avance toutes les formes de provocations, tensions et violences". Il demande aussi à Manuel Valls de "prendre les mesures de protection qui s'imposent ".

Jean-Marc Ayrault lui a
comme répondu à distance appelant les organisateurs "à une très grande
vigilance pour faire en sorte qu'ils ne prennent aucun risque
". Et le
Premier ministre d'expliquer :

"L'État républicain, lui, prend toutes les précautions pour que
cette manifestation se passe de manière pacifique.

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