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MAM relance la lutte contre les dérives sectaires

Dans une circulaire qui tombe à point nommé, la ministre de l'Intérieur demande aux préfets de relancer l'action des pouvoirs publics dans leur lutte contre les dérives sectaires. Michèle Alliot-Marie annonce la création de groupes de travails spécifiques.
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Officiellement, ce n'est qu'un hasard de calendrier. Mais comment ne pas y voir une réponse, en forme d'apaisement, aux passions déclenchées par les propos de la directrice de cabinet du président de la République ? En expliquant que les sectes étaient un non-problème, Emmanuelle Mignon avait mis le feu aux poudres. La ministre de l'Intérieur joue aujourd'hui les pompiers.

Michèle Alliot-Marie a donc adressé aujourd'hui une circulaire à tous les préfets, pour leur demander de relancer l'action des pouvoirs publics contre les dérives sectaires.
_ Il leur est notamment demandé de faire preuve de la plus grande sévérité, lorsqu'une atteinte à l'ordre public, aux biens et aux personnes est constatée. Même si le texte reconnaît que “l'établissement de preuves se heurte souvent à l'absence de plaintes”, il rappelle que “l'arsenal juridique est suffisant pour sanctionner les dérives sectaires”.

Seule vraie nouveauté contenue dans ce texte : le projet de création de groupes de travail sur les sectes, sur le modèle des GIR, les Groupements d'interventions régionaux. Ceux-ci centraliseraient et recouperaient les informations sensibles. La ministre souhaite que la structure soit mise sur pied avant le 15 avril.

Du côté de la Miviludes, la Mission interministérielle de lutte contre les dérives sectaires, on se borne à souligner qu'il existe déjà des groupes de travail spécifiques dans les départements. La Miviludes regrette par ailleurs que la circulaire ne parle pas de prévention, qui est l'un de ses domaines d'action.
_ Dernier épisode, donc, d'une guerre larvée des services. Michèle Alliot-Marie avait publiquement mis en doute l'efficacité de la Miviludes, début février, souhaitant avoir autorité sur la lutte contre les dérives sectaires. C'est désormais chose faite, semble-t-il.

Guillaume Gaven

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