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Mais d'où proviennent les 271 Picasso de l'électricien en retraite ?

Invraisemblable découverte sur la Côte d'Azur rapportée par {Libération} ce matin : 271 œuvres de Pablo Picasso des années 1900 à 1932 que détenait un couple de retraités. Lui, ancien électricien qui a travaillé chez "{le maître}" affirme que les tableaux lui ont été donnés, par le peintre et son épouse. Le fils Claude Picasso n'en croit pas une miette et a décidé de porter plainte pour recel.
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C'est Pierre Le Guennec lui-même qui s'est en quelque sorte "dénoncé", en écrivant au fils Picasso, qui est aussi administrateur de la succession, pour lui demander des certificats d'authenticité. Intrigué, Claude Picasso demande à voir, et ce qu'il découvre dans la valise apportée par Pierre Le Guennec et sa femme le stupéfie : 175 pièces totalement inédites, dont des carnets de croquis jamais vus par personne, neuf collages cubistes valant au moins une quarantaine de millions d'euros ou une aquarelle de sa période bleue, rapporte Libération.

Des faux ? Les experts sont convaincus que non, tant la technique est précise, et les indices nombreux. Mais que fait une telle collection entre les mains de ce couple ? C'est là que l'histoire se trouble. Pierre Le Guennec, 71 ans aujourd'hui, placé en garde à vue en septembre, raconte avoir travaillé chez "le maître", avoir notamment installé des systèmes d'alarme dans ses diverses villas. Les œuvres lui auraient lors été remises directement par Picasso, ou sa femme Jacqueline.

Pourtant, les six héritiers n'y croient pas. Un don d'une telle ampleur n'est pas crédible, à leur yeux, d'autant que le peintre gardait tout. Se séparer d'un seul de ses tableaux lui était très pénible. Il était même capable de racheter certaines de ses œuvres qui comptaient pour lui.

Pour la famille, l'enjeu est donc aujourd'hui de "récupérer" ce trésor, dit leur avocat. Mais l'affaire n'est pas simple. En cas de vol, même d'œuvre d'art, la prescription pénale est de trois ans. Au civil, la prescription peut monter à trente ans. Or, les œuvres auraient été gardées au secret une quarantaine d'années. C'est pour ça que la famille attaque pour recel. Ce délit-là est dit "continu" : il dure tant que la personne détient "sciemment" un objet volé.

La collection en attendant a été saisie le 5 octobre dernier. Selon Libération, elle se trouve désormais en lieu sûr, dans la salle forte de l'Office central de lutte contre le trafic des biens culturels à Nanterre. Quant à l'électricien et son épouse, aucune charge n'a été pour le moment retenue contre eux, selon leur avocate.

Cécile Quéguiner

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