LGBT+ : le climat en entreprise "n'a jamais été aussi progressiste", mais les discriminations persistent

D'après les résultats du baromètre LGBT+ L'Autre Cercle x Ifop publié jeudi, 77% des salarié(e)s considèrent leur organisation comme bienveillante à l'égard de la communauté LGBT+, mais "des zones d'ombre" persistent toujours et encore.
Article rédigé par franceinfo
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Le drapeau arc-en-ciel LGBT. Illustration, Paris, 2023. (MAURIZIO ORLANDO / HANS LUCAS)

En France, en 2024, six personnes LGBT+ sur dix sont visibles auprès de leurs collègues au travail, soit une évolution de dix points en six ans, selon les résultats du baromètre LGBT+ | L'Autre Cercle x Ifop publié jeudi 25 avril. L'étude, réalisée auprès du plus large échantillon national représentatif d’employés LGBT+ jamais sondé (plus de 1 000 personnes), révèle une amélioration de l'ambiance au travail concernant les sujets liés à l’orientation sexuelle ou l’identité de genre, ce climat "n'a jamais été aussi progressiste qu’aujourd’hui".

Par exemple, neuf employés sur dix sont favorables à l’accès aux droits parentaux pour leurs collègues ayant eu un enfant via une GPA, même s’ils ou elles n’en sont pas le parent biologique. De manière générale, 77% des salarié(e)s considèrent leur organisation comme bienveillante à l'égard de la communauté LGBT+. Mais "il y a des nuances", explique jeudi 25 avril sur franceinfo Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre Cercle. "On est d'abord visible pour quelques collègues en qui on a confiance. On n'est pas encore sur la visibilité totale, mais en revanche, on voit une évolution", constate-t-elle.

Les insultes homophobes ne diminuent pas

Ce progressisme est également visible avec le recul des violences physiques à l'encontre des personnes LGBT+ (qui passent de 14% à 10% en trois ans), et des discriminations dans la rémunération (16%) ou le recrutement (15%), qui reculent de deux points. En revanche, les insultes homophobes ne diminuent pas : 53% des salariés LGBT+ déclarent avoir déjà été insultés. Dans 40% des cas, les victimes de moqueries ou de propos vexants n’en ont parlé à personne. "Ces propos-là sont tellement banalisés qu'on ne les voit plus", regrette Catherine Tripon. "Plus de la moitié des répondants ont entendu ces propos, alors que les répondants considérés comme hétérosexuels, c'est-à-dire plus des deux tiers de l'enquête, ne sont que 34% à l'avoir noté", précise-t-elle.

Le baromètre révèle également des "zones d'ombre" concernant les employés transgenres et non-binaires : près de 35% (contre 21% des employés LGBT+) ont constaté des traitements inégaux à cause de leur orientation sexuelle ou de leur identité de genre. Aussi, les personnes transgenres et non-binaires sont plus d'un tiers à avoir été agressées sur leur lieu de travail, soit neuf points de plus que les employés LGBT+. À cela s'ajoute le "malaise" de 21% des salariés non-LGBT+ face au coming out d'un ou une collège transgenre (contre 6% s'il s'agit d'un coming out gay, bisexuel ou lesbien). "On a évolué sur la question des personnes lesbiennes, gays, bisexuels, mais sur les personnes transgenres et non-binaires, il y a encore un vrai travail de pédagogie à faire", conclut Catherine Tripon, porte-parole de l’Autre Cercle. D'ailleurs, cela "corrobore les violences aggravées sur les personnes transgenres et non-binaires dans la sphère publique".


Méthodologie : Étude Ifop pour L’Autre Cercle réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 24 janvier au 20 février 2024 auprès d’un échantillon national représentatif de 8 997 salarié·es résidant en France métropolitaine, et du 22 janvier au 14 février 2024 auprès d’un échantillon de 43 252 salarié·es et agent·es travaillant dans 83 organisations signataires de la Charte d’Engagement LGBT+ de L’Autre Cercle.

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