Levée des blocages des principaux dépôts pétroliers sous la pression policière
"On avait donné pour consigne de ne pas aller à l'affrontement", indique à l’AFP une source syndicale… Vers 4h00 ce matin, une cinquantaine de camions de CRS (selon la CFDT) s’est rendue au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, dans les Bouches-du-Rhône. Le site était bloqué depuis hier matin par des agents portuaires et des salariés de la pétrochimie locale qui protestent contre la réforme des retraites et refusent la mise en place de la réforme portuaire.
Les manifestants ont été délogés sans incident, selon la préfecture, et l’approvisionnement des camions citernes a pu reprendre "normalement". Les forces de l'ordre étaient toujours sur place ce matin pour sécuriser le site. "On constate que l'Etat est beaucoup plus prompt à la répression qu'à la négociation", déplore-t-on côté syndicats.
A Bassens, en Gironde, la voie d'accès aux Docks Pétroliers d'Ambès, qui alimente 13 départements du Sud-Ouest, a également été dégagée sous la pression des forces de l'ordre, qui cette fois-ci n’ont pas eu à intervenir. " On a décidé pour aujourd'hui de libérer les lieux pour éviter les affrontements avec les CRS ", a indiqué à Reuters Jean-Michel Mespoulède, secrétaire régional CGT de l'énergie. Environ 70 manifestants contre la réforme des retraites avaient installé dans la nuit de mercredi à jeudi un barrage filtrant à l'entrée du dépôt. L’intersyndicale a obtenu de pouvoir rester sur place pour "distribuer des tracts aux usagers de la voirie", précise le communiqué de la préfecture.
Les dépôts de carburant TOTAL de Cournon-sur-Auvergne, dans le Puy-de-Dôme, ainsi que celui de Lespinasse, près de Toulouse, ont également été dégagés par les forces de l’ordre. Dans le même temps de nouveaux sites entraient en revanche dans le mouvement de contestation. C’est le cas notamment à la Rochelle (Charente-maritime), au Mans (Sarthe), à Vern-sur-Seiche (Ille-et-Vilaine), à Caen et Ouistreham (Calvados), où les dépôts pétroliers sont bloqués depuis ce matin.
La décision de débloquer plusieurs dépôts de carburant a été prise hier soir lors d'une réunion autour du chef de l'Etat afin "d'éviter toute pénurie", indique ce matin l'Elysée. Des déblocages qui interviennent alors que, faute de produits pétroliers, l'oléoduc approvisionnant les aéroports d'Orly, de Roissy, ainsi que les terminaux de Coignières (Yvelines), Orléans (Loiret) et Tours (Indre-et-Loire) a cessé de fonctionner, apprend-on ce midi.
_ Pour autant, pas de menace immédiate sur le trafic aérien : les aéroports de Paris disposeraient d'environ deux semaines de stocks de kérosène.
Cécile Mimaut, avec agences
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