"Leurs blogs atteignent 1.500 visites par mois"
En une dizaine d'années, Internet est devenue incontournable pour les agriculteurs. ExplicationsEn une dizaine d'années, Internet est devenue incontournable pour les agriculteurs. Explications
Henri Batiot, ancien nutritionniste, monte depuis 2002 des blogs pour des agriculteurs. Son entreprise, Privilège Communication, permet à ses adhérents de se créer une vitrine internet pour leurs produits et/ou leurs animaux.
Ils sont déjà 70 à avoir fait ce pari de l'internet pour développer leur affaire.
D'où vous est venue cette idée de blogs pour agriculteurs ?
J'ai été nutritionniste animal pendant 25 ans. Cela m'a permis de constater que les agriculteurs avaient tendance à être un peu isolés, ce qui leur posait des problèmes de vente et de valorisation de leurs animaux ou de leurs produits. Un blog est une solution évidente à cela. C'est une vitrine accessible à tous qui donne à voir et qui permet de gagner du temps.
Que faut-il faire pour bénéficier de vos services ?
Pour adhérer, mes clients doivent s'engager à respecter la législation européenne en vigueur et payer une cotisation annuelle allant de 800 à 2.000 euros selon les demandes. Nous faisons ainsi du développement de notoriété et de la différenciation commerciale sur Internet.
Quelle place occupe Internet dans le quotidien d'un agriculteur du XXIe siècle ?
Internet est incontournable. Avant de monter leurs propres blogs, certains agriculteurs achetaient déjà du matériel sur Internet en 1995. Aujourd'hui, c'est un passage obligé. Pour la vente et la communication, mais aussi pour faire leurs déclarations de mise aux normes par exemple ou encore les demandes d'aides économiques européennes.
Combien de clients comptez-vous et avez-vous de la concurrence?
J'ai 70 clients dont un premier client étranger venu d'Italie. Je les vois tous les deux, trois mois pour faire le point avec eux. J'ai également un informaticien avec moi pour les former afin qu'ils deviennent rédacteurs eux-mêmes rapidement. Mes concurrents sont plutôt des agences de communications mais qui n'offrent pas de réseau de contacts. Les blogs de mes clients peuvent atteindre entre 500 et 1.500 visites par mois. Albert Merlet en a reçu 539 en décembre et SavourOeuf 1.500. Vue l'augmentation constante du nombre de blogs dédiés à l'agriculture, je pense qu'une plateforme centrale va naître d'ici peu pour les rassembler tous.
La vente en ligne fonctionne-t-elle bien pour vos clients ?
C'est un phénomène très amusant. Pour les éleveurs la réponse est clairement oui. Bien que ce soient des personnes très kinesthésiques (qui aime toucher, ndlr), ils achètent beaucoup d'animaux sur Internet car cela représente un gain de temps considérable. Ils ne perdent plus de temps dans les transports. Parfois certains éleveurs faisaient, et font encore, 400 kilomètres pour rien. En regardant la vidéo d'un animal, un éleveur peut déjà se faire une bonne idée de ce qu'il achète. Cela suffit pour s'accorder sur une pré-vente.
Internet est un phénomène irréversible. Les gens de mon âge n'ont pas encore trop apprivoisé cet outil, on est peut-être un peu en retard, mais mon fils qui travaillent avec moi en est très friand. Internet permet d'espionner rapidement et de corriger nos orientations en fonction de la concurrence internationale. On peut voir comment ils sélectionnent et quelles races ont la cote. J'ai donc monté mon propre site pour présenter mes vaches et vendre de la génétique en ligne.
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