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Les surveillants de prison dans la rue

Entre 2.000 et 2.500 gardiens de prison ont manifesté cet après-midi à Paris pour réclamer plus de moyens et de considération. Ils estiment leur profession menacée par surpopulation carcérale.
Article rédigé par franceinfo
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Leur statut ne leur permet pas de faire grève. Tous les surveillants de prisons qui ont défilé à Paris aujourd’hui avaient donc dû prendre un jour de congé ou s’organiser pour profiter d’une journée de repos. Ils étaient cependant nombreux à porter leur tenue de travail derrière des banderoles demandant "plus de considération", "plus de sécurité" et des hausses de salaires. Sur certaines pancartes on pouvait lire : "on n’est pas des matons !".

A grand renfort de coups de sifflet, pétards et fumigènes, les manifestants ont défilé du siège de l'Administration pénitentiaire aux
abords du ministère de la Justice, où se prépare actuellement la future loi pénitentiaire.

Les gardiens de prisons évoquent des situations difficiles à gérer et des détenus présentant des problèmes psychiatriques…des semaines de travail ponctuées d’agressions verbale ou physiques, et leur inquiétude croissante face à la loi instaurant les peines plancher. Une législation qui risque, selon eux, d’augmenter encore le nombre de détenu par établissement pénitentiaire sans surveillants supplémentaires.

La secrétaire générale de la CGT-pénitentiaire, Céline Verzeletti, a dénoncé l'absence de dialogue social "alors que cela fait des années qu'on alerte les pouvoirs publics" pour une revalorisation en matière d'emploi et de salaire.

Les efforts budgétaires (+ 4,6 %) du projet de loi de finances 2008 pour la justice "ne permettront de recruter des personnels que pour les nouveaux établissements prévus" par la loi d'orientation et de programmation de la justice votée en 2002 mais "cela fait trois ans qu'un fonctionnaire sur trois n'est pas remplacé", a également rappelé Jean-François Forget, le secrétaire général de l'Ufap, premier syndicat de la profession.

En France, il y a actuellement 61.000 détenus pour moins de 51.000 places. La surpopulation carcérale est surtout ressentie dans les maisons d'arrêt, où on trouve les prévenus en attente de jugement et les condamnés à de courtes peines.

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