Les militants de Jeudi Noir ne déménageront pas
"Les membres du collectif, à l'unanimité, et les habitants (de l'hôtel) ont décidé de faire appel de cette décision et de ne pas céder à cette volonté de les intimider par des amendes astronomiques, en restant dans le bâtiment quoi qu'il arrive", a annoncé l'un d'eux, Stéphane, 35 ans, traducteur littéraire, qui a dénoncé "un jugement très sévère".
Les squatteurs de l'hôtel particulier veulent désormais "engager une médiation tripartite qui concerne la préfecture, la tutelle mais aussi la mairie", afin de trouver des solutions pour qu'ils "ne se retrouvent pas endettés à vie". Car "dans six mois, si on est encore là et qu'on est pas expulsés, on aura des centaines de milliers d'euros à payer".
Jean-Yves Mano, adjoint socialiste au logement à la mairie de Paris, a apporté son soutien à Jeudi Noir et assuré que la Ville allait "reprendre contact" avec la tutrice et les avocats pour leur proposer de nouveau d'assurer la garantie du paiement des loyers des appartements en partie aménagés qui pourraient être mis en location. Il a aussi appelé les propriétaires des "16.000 logements vacants parisiens" à "un esprit civique", et réclamé que l'Etat exerce son droit de réquisition.
Dans un courrier à Jeudi Noir, Jean-Paul Huchon, président socialiste du conseil régional d'Ile-de-France, a de son côté dit son "inquiétude" et son "incompréhension" face à la condamnation, qui met "en danger le rôle de vigie d'alerte" des associations et de la société civile. Marie-Noëlle Lienemann, ex-ministre du Logement, a quant à elle regretté ce jugement "inique" , qui "ne prend pas en compte l'urgence sociale et l'indispensable équilibre entre le droit de propriété et le droit au logement qui devrait être mieux garanti comme droit constitutionnel". Pour elle, la réquisition est "possible, nécessaire, utile" .
Le tribunal d'instance du Ve arrondissement a ordonné hier l'expulsion des squatteurs et le paiement à la propriétaire de "3.400 euros mensuels à titre d'indemnité d'occupation" du 31 octobre, date du début de l'occupation, jusqu'au 25 janvier. S'ils n'ont pas quitté les lieux d'ici là, ils devront s'acquitter de 25.000 euros mensuels.
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