Les marins- pêcheurs reçoivent plus qu’un ministre
Une nouvelle opération escargot a eu lieu ce matin sur la voie rapide de Lorient. Les pêcheurs ont l'intention de manifester dans le centre ville avant l'arrivée du chef de l'Etat. Cependant, pour Robert Bouguéon, président du comité local des pêches du Guilvinec, cette venue "est un signe". Mais "nous, nous avons une seule revendication: un mécanisme de compensation au prix du gasoil", a-t-il prévenu.
Toute la journée d’hier, les marins-pêcheurs ont organisé des opérations escargots en différents points sur les routes de
Bretagne. En revanche, les dépôts de carburant bloqués à Brest, Douarnenez (Finistère), Lorient (Morbihan) et Donges (Loire-Atlantique) depuis 3h du matin ont été débloqués dans l'après-midi après et dans la soirée pour le port du Havre. Le mouvement s’est étendu sur la façade atlantique également.
Le président et son ministre de l'Agriculture et de la Pêche, Michel Barnier, devraient être accompagnés du président du comité national des pêches et des cultures marines, Pierre-Georges Dachicourt.
Selon l'Elysée, Nicolas Sarkozy "a tenu à se rendre" au Guilvinec pour y rencontrer les représentants de la filière pêche du Finistère" avant de gagner les Etats-Unis où il doit effectuer une visite d'Etat de deux jours. "Conscient des difficultés structurelles et conjoncturelles rencontrées par les pêcheurs français, le président de la République tiendra une table ronde avec les marins pêcheurs et les mareyeurs de cette région", a précisé le porte-parole de la présidence David Martinon dans un communiqué. "Il discutera avec eux des solutions qui peuvent être imaginées pour aider leurs entreprises à retrouver de la compétitivité et pour sécuriser les conditions d'emplois et de rémunération des marins".
De leur côté, les pêcheurs accueilleront M. Sarkozy "dans un esprit constructif" mais espèrent qu'il "viendra avec des propositions concrètes" pour compenser la forte hausse des prix du gazole, a indiqué Philippe Le Moigne, porte-parole du comité de crise créé la semaine dernière par les pêcheurs du Finistère.
Les pêcheurs bretons ont lancé leur mouvement vendredi pour réclamer, de la part de l'Etat, des mesures pour compenser la forte hausse du prix du gazole, qui a atteint un record à plus de 1,14 euro par litre en moyenne. Les pêcheurs professionnels, qui ne paient pas de taxes sur le gazole, paient actuellement environ 50 centimes par litre mais ils estiment que le seuil de rentabilité d'un bateau n'est atteint qu'avec un gazole inférieur à 0,30 euro le litre.
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