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Les "Malgré-elles" enfin indemnisées plus de 60 ans après la guerre

Pendant la deuxième guerre mondiale, des milliers d'Alsaciennes et de Mosellanes furent contraintes de travailler pour le Reich. Plus de 60 ans après, le secrétaire d'Etat aux anciens combattants, Jean-Marie Bockel a signé aujourd'hui à Strasbourg une convention d'indemnisation.
Article rédigé par franceinfo
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  (Radio France © Memorial d'Alsace-Moselle)

Qui se souvient de ces femmes envoyées en Allemagne pour remplacer les hommes aux champs, dans les usines et les bureaux ?
_ Entre 1942 et 1945, des milliers d'Alsaciennes et de Mosellanes furent incorporées de force dans les services paramilitaires du Reich pour participer à l'effort de guerre nazi.

Jusqu'à présent la France a surtout reconnu le calvaire des "Malgré-nous", ces quelques 130.000 hommes enrôlés dans la Wehrmacht - 30.000 d'entre eux trouveront la mort notamment sur le front russe.
_ La Fondation Entente franco-allemande (FEFA) a été créée en 1981 pour indemniser les survivants. L'Allemagne a versé au total quelques 250 millions de marks (128 millions d'euros).

Une allocation de 800 euros à 5.800 Alsaciens et Mosellans

Depuis, les femmes elles-aussi attendaient réparation. C'est chose faite.
Aujourd'hui à Strasbourg le secrétaire d'Etat à la Défense et aux Anciens combattants
Jean-Marie Bockel a signé une convention avec la Fondation Entente franco-allemande.
5.800 Alsaciens et Mosellans, surtout des femmes, vont toucher une allocation (unique) de 800 euros. Tous avaient été enrôlés de force dans le Reichsarbeitsdienst (RAD, service de travail du Reich) et le Kriegshilfsdienst (KHD, service d'aide à la de guerre).

Ces indemnisations (4,6 millions d'euros au total) seront versées à parts égales par l'Etat français et par la Fondation.
Seul regret pour l'Association des anciens incorporés de force : la modicité de la somme. l'allocation de 800 euros correspond environ à la moitié de l'indemnité versée aux "Malgré-nous".

Cette somme, modeste, a surtout valeur de symbole pour ces femmes qui attendaient une reconnaissance depuis plus de 60 ans.
_ Pour l'Etat français, le dossier des "Malgré-nous" est désormais clos.

Sandy Dauphin avec agences

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