Les joyeuses et plus chères colonies de vacances
L’union syndicale Solidaires Isère dénonçait "l’exploitation éhontée 24 heures sur 24" des jeunes "monos". Car une fois les enfants couchés, les moniteurs continuent de veiller au grain.
Ce travail non-stop était encadré par un décret du 28 juillet 2006 portant sur le régime particulier des titulaires d’un "contrat d’engagement éducatif", limité à 80 jours par an et ne prévoyant qu’un repos hebdomadaire de 24 heures.
Mais rien sur le repos quotidien. Et pas plus de mesures compensatrices.
Tirant les conséquences d’un arrêt européen d’octobre 2010 remettant en cause ce statut dérogatoire, le conseil d’Etat vient de juger que les moniteurs de colonies de vacances ont droit, eux aussi, à un repos quotidien de 11 heures consécutives. Du moins, tant que le droit français ne prévoira pas de "mesures de compensation ou de protection" nécessaires et compatibles avec la législation européenne.
Cet arrêt de la plus haute juridiction française devrait avoir des conséquences immédiates sur l’encadrement des colonies et centres de loisirs : il faudra plus de personnel. Et ce surcoût devrait entraîner une augmentation d’au moins 25% à 30% du prix des vacances en colos, selon les associations organisatrices.
Quelque trois millions d’enfants partent chaque année en colo ou sont accueillis en centre de loisirs. Encadrés par quelque 500.000 bénéficiaires d’un Contrat d’engagement éducatif.
Gilles Halais, avec agences
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