Cet article date de plus de treize ans.

Les jeux vidéo, ennemis de la sécurité routière

Le week-end dernier, un jeune garçon a été grièvement blessé après avoir été renversé par une voiture, à Bondy, en Seine Saint-Denis. Selon les premiers éléments de l'enquête, l'enfant, âgé d'une dizaine d'années, aurait traversé la route sans regarder, en dehors du passage clouté... car il était absorbé par un jeu vidéo. Des jeux qui posent un vrai problème en matière de sécurité routière.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Radio France © France Info)

Un jeune garçon qui marche dans la rue, en jouant à la console, absorbé au point de ne pas voir ni entendre les voitures autour de lui : cette situation, qui peut parfois tourner au drame, n'est pas si rare. Car le pouvoir d'attraction du jeu vidéo sur certains adolescents est très fort. Tellement fort qu'ils en oublient tout du monde qui les entoure. C'est ce qu'a pu constater le pédopsychiatre Serge Tisseron, auteur de Qui a peur des jeux vidéo ?

S'il peut pousser le joueur à commettre une imprudence dans la rue, le jeu vidéo est aussi facteur de danger à l'intérieur des voitures. Consoles, écrans et lecteurs DVD ont fait depuis quelques années leur apparition dans les habitacles. S'ils ont pour fonction première de divertir les passagers lors de longs trajets, ils sont parfois utilisés... par les conducteurs eux-mêmes.
_ A tel point que la délégation interministérielle a dû sévir : depuis le 1er août dernier, l'utilisation d'une console de jeux ou d'un lecteur DVD "en situation de conduite" est passible d'une amende de 135 euros et d'un retrait de deux points sur le permis de conduire.

22% des accidents causés par une distraction

Reste que si la console ou le lecteur DVD est utilisé par l'un des passagers - comme l'y autorise la loi - cela ne veut pas dire pour autant qu'il n'y a pas d'impact sur le conducteur. Car la multiplication des sources d'information (GPS, téléphone, musique, jeux, films...) dans l'habitacle contribue à distraire le chauffeur. Et donc à causer des accidents : l'INERTS, l'Institut de Recherche sur les Transports et leur Sécurité, estime que 22% des accidents sont dûs à une distraction soudaine du conducteur.

Et cela ne devrait pas s'arranger : certains constructeurs prévoient de permettre dès 2009 l'accès au Wi-fi (donc à Internet) dans les voitures. Et entendre un passager s'esclaffer en regardant des vidéos sur YouTube n'aidera certainement pas le conducteur à rester concentré...

Céline Asselot

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.