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Les drones civils s'invitent dans notre quotidien

Amazon a annoncé, dimanche soir, travailler sur l'utilisation de mini-drones pour acheminer de petits colis chez ses clients en une demi-heure. L'utilisation, à des fins civiles et commerciales, de ces petits engins volants sans pilote se démocratise. Prises de vue, inspections techniques sur des chantiers ou moyens de transport, les drones s'invitent dans notre quotidien.
Article rédigé par Matthieu Mondoloni
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
Franceinfo (Franceinfo)

Le service est baptisé "Amazon Prime Air". Il est testé actuellement par le géant américain du
commerce en ligne. Si les essais sont concluants, des mini-drones pourront demain livrer, en une demi-heure, de petits colis directement chez les clients. L'annonce a été faite dimanche soir, par le fondateur d'Amazon, Jeff Bezos.

Avant que le service ne soit mis en place, ces petits octocoptères devront encore subir de nombreux test de sécurité, et surtout obtenir l'approbation des autorités américaines de l'aviation. Selon Jeff Bezos, "Amazon Prime Air" pourrait être opérationnel d'ici quatre à cinq ans. Les drones seront capables de livrer un colis dans un rayon de 16 km autour des entrepôts de la compagnie américaine.

"Je sais que cela ressemble à de la science-fiction. Mais ce n'en est pas ", a déclaré Jeff Bezos dans l'émission 60 Minutes de la chaîne de télévision CBS. "Nous pouvons livrer en une demi-heure... et nous pouvons transporter des objets pesant jusqu'à 2,3 kilos, ce qui représente 86 % de ceux que nous livrons ", a-t-il affirmé, soulignant également que leur utilisation était beaucoup plus écologique que les camions de transport.


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Amazon n'est pas la seule entreprise à s'intéresser à l'utilisation de ces engins volants sans pilote. Aujourd'hui, les drones civils sont déjà utilisés pour les prises de vue aérienne, l'agriculture, la construction, les mesures topographiques ou architecturales, ou encore la sécurité (police et pompiers). Le site de la Blogothèque avait, par exemple, réalisé un de ses "Concerts à emporter" à Versailles avec un de ces drones.

Autre exemple, le site d'informations régionales RennesTV qui a réalisé des images de la ville de Strasbourg ou encore l'office de tourisme de la Presqu'île de Rhuys qui s'est servi d'un drone pour une vidéo touristique.

La France fait partie des précurseurs dans le domaine des drones civils. Sur son site Internet, la Fédération professionnelle du drone civil rappelle ainsi que si "les drones ont trouvé leurs premières applications militaires dans les tâches dites '3D' : dirty, dull, dangerous (sales, monotones, dangereuses) ", leur "transfert vers le secteurs civil a permis d'imaginer plusieurs centaines d'applications (...) dans des secteurs très variés et nouveaux ".

Plusieurs entreprises fabriquent et commercialisent des drones civils, à l'instar de Workfly, basé à Paris. Pour Edouard Guilhot, son directeur général, "le marché français est en avance car depuis avril 2012, il existe une législation sur les drones ". Et selon lui, l'avenir des drones n'aura rien à envier à le science-fiction : "Dans 10 ans ou 20 ans, si vous partez en vacances, vous pourrez vous faire livrer votre repas de midi par un drone à un péage précis. Il sera également possible de transporter des passagers. Vous monterez dans un drone et il vous emmènera à l'endroit exact que vous lui indiquerez ".

Les drones de sécurité inquiètent certains citoyens

Pour Edouard Guilhot, tout cela est déjà réalisable aujourd'hui sur le plan technologique. Seuls bémols, "les drones manquent encore d'autonomie, leurs batteries ne tiennent pas plus de 30 à 60 minutes, et surtout, il n'y a pas encore de législation précise pour autoriser des vols aussi nombreux dans l'espace aérien ".

L'utilisation grandissante de drones civils peut également inquiéter. En particulier quand il s'agit de sécurité. En septembre en Allemagne, lors d'un meeting de campagne, le Parti pirate avait ainsi fait atterrir un tel engin à quelques mètres d'Angela Merkel. Il avait voulu montrer à la chancelière "ce que l'on ressent quand on est soi-même observé par un drone ".

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