Les communes attendent dans l'anxiété la nouvelle "carte militaire"
Roulements de tambour, et la métaphore n'est pas innocente. C'est donc ce matin, aux alentours de 11h, que François Fillon dévoilera la nouvelle carte militaire issue de la réforme des armées. On sait déjà, depuis plusieurs semaines, que des dizaines de déménagements vont être effectifs, mais également plusieurs régiments vont disparaître.
Une prévision qui a d'ailleurs donné lieu à de curieux marchandages, non loin du sommet de l'Etat. On a ainsi pu évoquer les ministres ayant su "garder" leur régiment, et les autres.
_ Car le nord-est de la France, par exemple, est déjà considéré comme particulièrement affecté par la réforme. Même si, en "contrepartie", les trente sites les plus lourdement touchés devraient bénéficier d'un "contrat de redynamisation
de site de défense" (CRSD), d'une durée de trois à cinq ans.
Mais le sujet reste extrêmement sensible, d'autant plus aujourd'hui. Si le gouvernement a d'ores et déjà prévu une enveloppe de 320 millions d'euros pour amortir les conséquences du redécoupage, la contestation sur le terrain ne devrait pas faiblir de sitôt (voir nos articles). Ce qui explique, par exemple, les multiples reports de cette annonce.
Une refonte de l'armée
"Je sais parfaitement que nous serons confrontés à des
manifestations ou des protestations", mais "l'armée ça assure la
sécurité de la nation, pas l'aménagement du territoire", avait
prévenu Nicolas Sarkozy le 17 juin dernier.
La "carte militaire" version 2008 ne serait d'ailleurs qu'une première étape dans une réorganisation plus générale de l'armée française. Il s'agit, à terme, de mieux distribuer les moyens sur le territoire, et surtout de supprimer 54.000 emplois d'ici sept ans, en grande partie dans les services logistiques.
Quant à l'annonce du jour, elle intervient par un jeu de coïncidences dans un climat très tendu. Après le drame de Carcassonne (le 29 juin) et les sanctions qui ont suivi, mais aussi après la parution d'une tribune, au même moment, d'une tribune rédigée anonymement par des officiers et généraux, regroupés sous le surnom de "Surcouf", qui critiquait le Livre blanc.
On se souvient, dans un tout autre domaine, que la nouvelle "carte judiciaire" impulsée par Rachida Dati avait été imposée au forceps, les fermetures annoncées de tribunaux créant de vives tensions locales. Pour des conséquences "pratiques", au quotidien, qui n'ont pas encore été évaluées.
Matteu Maestracci
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